dimanche, décembre 31, 2006

La plus grande valeur

En ces temps de fin d’année, je me demande : qu’y a-t-il de plus précieux, dans la vie ?
Facile : la famille, l’homme ou la femme qu’on aime.

Je me demande encore : est-il possible d’aimer avec cette même force ses amis ? Pas le cercle complet, non, la poignée d’une, deux ou trois personnes qui forment votre centre.

Est-il possible que ces personnes qui vivent à Barcelone ou Londres vous manquent à ce point ?
Que vous pensiez à elles quand des mots entendus vous rappellent la langue inventée avec elles ?
Et que le jour où vous vous revoyez, vous reprenez une conversation interrompue une seconde plus tôt ?

Il y a bien longtemps, on dirait une éternité, j’ai vu une psy parce que j’étais incapable de me livrer. Incapable de m’ouvrir.
Surtout avec mes amis. Mon amoureux, j’y arrivais ; ma famille, c’était plus dur, mais j’y travaillais. Mes amis, quels amis ?

Aujourd’hui, disséminés aux quatre coins du monde, ils sont ce que j’ai de plus précieux.

En fait, je ne m’autorisais pas à m’ouvrir à eux. Par peur de trop me livrer, ou de souffrir, je ne sais pas. Cela importe peu, à présent.
Mais j’ai réussi à trouver le code de la porte verrouillée, et ai laissé sortir les possibilités.

Aujourd’hui, mon amitié est indéfectible.
Un ami peut ne pas être disponible pendant plusieurs mois, ailleurs dans sa tête. Je patiente.
Ne pas connaître la date de mon anniversaire. On s’en fout, des anniversaires !
Mais attention, ne pas me trahir. Impossible de revenir en arrière. C’est arrivé une fois ; cela n’arrivera plus.

Demain, la nouvelle année. A qui penser, pour 2007 ?

A Bojana, qui écoute pendant des heures et des nuits mes prises de tête, qui m’encourage, qui me pose des questions sur moi, qui n’en a jamais assez de m’entendre. Et réciproquement.
A Giedre, qui est toujours disponible, là, maintenant, tout de suite, même pour juste cinq minutes ; il ne lui en faut pas plus pour tout comprendre. Giedre, qui me demande des conseils sur les produits de beauté et la belle-famille.
A Xavi, nos hurlements de rire, nos regards en coin, nos disputes sur le vocabulaire russe, nos conversations à n’en plus finir sur la bagatelle… ou sur la vie et la mort.

[Et comme aucun des trois ne parle français, ils ne risquent pas de lire ces lignes et prendre la grosse tête !:)]

Alors voilà. Je souhaite pour 2007 que mes plus chers amis aient une merveilleuse année, qu’ils me voient beaucoup, et qu’ils m’envoient un millier de mails et de SMS !

jeudi, décembre 28, 2006

Air France, plus prévoyant qu'Aeroflot!


Un A320 de l'Aeroflot atterrit d'urgence à Prague après une apparente tentative de détournement
PRAGUE (AP) - Un Airbus A320 de la compagnie russe Aeroflot s'est posé d'urgence jeudi à Prague après une apparente tentative de détournement, selon la police qui a interpellé un passager.

"Un homme en état d'ébriété était à bord. Il a provoqué une bagarre avec des passagers, menacé d'endommager l'avion et exigé qu'il change de trajet", a dit un représentant d'Aeroflot à Prague, Viktor Parkhimovitch, cité par l'agence russe Itar-Tass.

L'avion de ligne russe qui effectuait la liaison Moscou-Genève a atterri à Prague peu avant 11h00 (12h00 GMT). D'après le directeur adjoint de la compagnie, Lev Kochliakov, "un des passagers a déclaré être en possession d'un engin explosif". Selon la police tchèque, le passager, un ressortissant russe, a été maîtrisé à bord de l'appareil. Interpellé à l'arrivée à Prague, l'homme a été place en garde à vue. AP

samedi, décembre 23, 2006

Joyeux Noël! (à la russe)


Techniquement, je devrais attendre jusqu'au 6 janvier, date du Noël orthodoxe, mais je ne résiste pas à la vue de cette magnifique Snegurotchka, la petite-fille du Grand-Père Gel, le Père Noël russe!

Bonnes Fêtes à tous!

jeudi, décembre 21, 2006

A votre santé!


Je quittais Moscou cet après-midi, après un voyage d'affaires de deux jours, pour rentrer à Paris.

A l'aéroport, je me présente au comptoir d'enregistrement, où on s'occupe de mon siège, puis on me tend le carton ci-dessus.
A moi, mais pas à ma collègue qui voyage avec moi.

Sympathique!:)

Dans l'avion, l'hôtesse annonce: 'pour le confort des passagers, il est interdit de consommer à bord de l'alcool autre que celui distribué avec les plateaux-repas'.
Nous sommes sur un vol depuis la Russie, ceci explique cela...

Et moi, dois-je me sentir visée?:)

lundi, décembre 18, 2006

Nous sommes les personnalités de l'année!


Tous les ans, on l'attend.
Tous les ans, on se demande qui sera choisi.
Tous les ans, à Noël, Time Magazine publie la photo et le portrait de la personnalité de l'année.Et qui est-ce, cette année?

NOUS!!
Oui, nous, vous qui me lisez, moi qui écris, branchés sur internet, communicant, lisant les blogs le soir en rentrant du bureau, au lieu de se vautrer devant la télé.

Et voilà; cela fait bien plaisir!

Merci, Time Magazine!

dimanche, décembre 17, 2006

'Gras de bovins'

Délicieux, n'est-il pas?

Clément est rentré hier du supermarché, les bras remplis de bonnes choses, parmi lesquelles, son péché mignon: des escalopes de veau panées.
Ne faisant pas honneur aux clichés sur les Français, Clément et moi sommes de piètres cuisiniers et comptons souvent sur les surgelés pour nos repas du dimanche soir devant FBI: portés disparus.
Cependant, pour ce qui est des plats préparés, je fais toujours attention à vérifier les ingrédients car je suis allergique à l'ail, et ces fabricants de tambouille sont toujours prompts à en ajouter, même un quart de millième de gramme, 'pour parfumer légèrement'.

Hier soir, j'ai donc regardé la composition des milanettes de veau: en premier, normal, viande hachée de veau (53%). 53%? Qu'en est-il des 47 restants??

En second, protéines de soja réhydratées (18%). Ca ne sonne certes pas très ragoûtant, mais c'est usuel. Passons, donc.

En troisième, nous-y voilà, gras de bovins. Bovins, au pluriel!!

J'avale ma salive, poursuis la liste.

De trace d'ail, point. Vais-je quand même passer mon tour?
Après tout, je mange du veau pané industriel depuis la cantine de la maternelle, et je n'en suis pas encore morte...
Et puis, qui peut dire aujourd'hui qu'il sait exactement ce qu'il a dans son assiette?

Alors, indignation devant ces ingrédients impies, envie de mieux manger, ou fatalisme parce que ne rêvons pas, nous vivons en ville, et soyons encore heureux que ces bovins (au pluriel) ne soient pas encore génétiquement modifiés?

jeudi, décembre 14, 2006

La concierge de l'escalator


« C’est ça mon p’tit gars, fais donc le malin pour séduire ta belle, mais si tu gênes le bon fonctionnement de l’escalier roulant, je te mets un carton rouge, moi ! On n’a pas idée d’essayer de remonter un escalier roulant qui descend ! Ces jeunes sont vraiment stupides…Ils se permettent tout aujourd’hui ! Ca c’est sûr, on avait intérêt à filer doux à mon époque. Moi, je suis une crème par rapport aux surveillantes d’escalator de ma jeunesse ! D’ailleurs, il faudrait peut-être que je sévisse un peu plus ; hum hum », fait Lioudmila Vladimirovna en ajustant son petit chapeau en feutrine rouge et en se redressant sur sa chaise, l’air important.
Lioudmila Vladimirovna est surveillante d’escalator à la station Chabolovskaïa, ligne Kaloujskaïa du métro de Moscou. Institutrice pendant près de quarante ans, elle est en principe à la retraite, mais sa maigre pension allouée par l’Etat suffit à peine à payer son loyer. C’est pourquoi elle a dû recommencer à travailler, au matin de ses soixante quatre ans, lorsque son mari est décédé d’une maladie du foie. Quel ivrogne c’était, ce mari, pense Lioudmila Vladimirovna. Les dernières années de sa vie, elle ne se souvient pas l’avoir vu sobre une seule fois. Quand il se réveillait le matin, il était encore saoul de la veille. Et si ce n’était pas le cas, il versait de la vodka dans son thé pour y remédier. Bon débarras, pense finalement Lioudmila Vladimirovna. Malheureusement, ce gredin avait une bonne retraite, parce qu’il avait travaillé toute sa vie dans l’industrie lourde, et qu’il avait pendant plusieurs années dans sa jeunesse dépassé les objectifs de production du Plan Quinquennal. En perdant son poivrot de mari, Lioudmila Vladimirovna a également perdu la pension qui allait avec. Voilà pourquoi elle se retrouve en bas de l’escalator du métro. C’est un moindre mal, pense-t-elle fataliste.

Le métro moscovite semble être le plus profond du monde : après les tourniquets, on pose un pied sur l’escalator, on regarde en bas, et en se penchant bien on aperçoit le quai tout au fond. Cela donne le vertige ; en fermant les yeux et en restant bien immobile, on peut se sentir tomber vers l’avant. Attention à bien se tenir à la rampe ! A chaque station, tout en bas des escaliers roulants, se trouve une guérite dans laquelle est assis le surveillant dans son uniforme bleu marine et rouge. Le surveillant est le plus souvent un retraité. Devant lui sont alignés trois boutons rouges, un pour stopper chaque escalator, et un téléphone de facture soviétique avec une seule touche. C’est le bouton pour appeler le haut de la station, à la surface de la terre.
« Eh ben dis donc, celle-là ne va pas marcher sur sa jupe ! C’est vraiment honteux que ses parents la laissent sortir comme ça ! Et celui-là, avec son gros paquet sous le bras, regardez-le jouer des coudes comme un malpropre, en bousculant au passage les gens civilisés ! Quand je pense que de plus en plus de monde se permet de se mettre à gauche de l’escalier roulant et de s’y arrêter, alors que cette partie est réservée à ceux qui montent et descendent eux-mêmes ! Quelle honte… Mais est-ce qu’un grand gaillard comme lui écouterait une vieille babouchka comme moi ? Ils ne savent plus ce qu’est l’autorité. Ils n’ont plus aucun respect pour les aînés. C’est pour cela que tant de retraités comme moi doivent recommencer à travailler malgré leur âge, et toutes les années qu’ils ont données à la patrie : les jeunes ne les aident pas. Ils s’enrichissent, ils font du business comme ils disent –j’aimerais bien savoir ce que cache ce vilain mot ! Je ne l’enseignais pas à l’école, lorsque j’étais institutrice ! Il n’existait pas dans notre vocabulaire ! Quand je pense à tous ces nouveaux riches qui se font construire des datchas luxueuses dans la banlieue de Moscou et qui, ce faisant, polluent notre belle Moskova avec tous leurs rejets toxiques... Eux, je ne risque pas de les voir dans le métro, ils n’y saliraient pas leurs beaux habits ! Ce sont les gens ordinaires comme moi qui s’entassent dans les wagons !
Ma foi, j’ai encore de la chance d’avoir trouvé ce travail : j’ai une carte de circulation pour le métro, et je ne suis pas obligée de mendier à la sortie des passages souterrains, ou d’aller acheter des cartouches de cigarettes au fin fond de Moscou pour les revendre paquet par paquet dans le centre-ville ! Dans quelle époque vivons-nous… »
Lioudmila Vladimirovna chasse ces tristes pensées par un long clignement d’yeux, regarde sa montre et se reconcentre sur les escaliers roulants. Son regard derrière ses lunettes à bascule est un peu fatigué, et le roulement sans fin des marches de l’escalator ne l’aide pas à se focaliser, mais elle y est bien obligée. Alors elle cligne à nouveau plusieurs fois des yeux et resserre son regard pour ne rien perdre de ce qui se passe.
« Voilà l’heure de pointe qui arrive, la foule se presse pour monter dans l’escalier : ne vous inquiétez pas, il y aura de la place pour tout le monde ! Regardez un peu cette étudiante, là, pour qui se prend-elle, à doubler tout le monde et à se faufiler entre les gens ! Je vais la mater, moi ! Allé, hop, un petit coup de sifflet pour rétablir l’ordre ! »

mardi, décembre 12, 2006

Oups...


J’attends mon ascenseur en ouvrant mon courrier.

Je lève les yeux, me demande ce qu’il fabrique : où cet ascenseur peut-il bien être passé? Au 8ème et dernier étage, évidemment… Quoique, ne nous énervons pas trop vite : au 8ème vit mon charmant voisin ; je dis charmant, parce qu’il me tient toujours la porte quand je sors mes poubelles, et qu’il me dit toujours ‘bonjour, mademoiselle !’, avec un grand sourire.
Pas de problème, donc. L’ascenseur redescend et s’ouvre au rez-de-chaussée ; à l’intérieur, mon charmant voisin, son sac de sport sur l’épaule.
‘Ah, je descends,’ me dit-il. En effet, le bouton -2 est allumé. ‘Ah, ok’, dis-je en appuyant sur le bouton 4. ‘Avec plaisir’, me répond-il.
Pour éviter le silence gêné propre au voyage en ascenseur, je me replonge dans l’étude de mon courrier ; dans mes mains, un catalogue, que j’ouvre grand ; dans ce catalogue, des photos de lingerie ‘ravissante et extravagante’, comme le titre l’indique.

Je résume : je suis en train de feuilleter un magazine de lingerie ravissante en présence de mon charmant voisin, dans un endroit clos d’environ un mètre carré.
Oups !! Un silence gêné, somme toute bien banal, ne serait-il pas plus approprié ?:)

jeudi, décembre 07, 2006

Tapis de course


Ce soir il pleuvait, j’ai donc testé la course… en salle de gym.

Vous montez sur l’engin, le tapis est mou. Etudié pour les articulations fragiles ! Perplexe, vous regardez tous les boutons, noirs, verts, rouges.
Le vert, pour commencer ? C’est parti. Vous marchez, tranquillement. Si on se met à courir, le tapis suit-il la cadence automatiquement ? Pas si vite ! Vous n’avez pas acheté votre abonnement dans la salle de gym la plus chère de Paris, avec les machines dernier cri !
Le bouton ‘+ vitesse’ semble faire l’affaire. +, +, +… Il faut courir ! Plus vite, plus vite ! Surtout, ne pas dévier de sa trajectoire, et bien viser : 10 centimètres à côté, et vous ripez le rebord, vous prenez une gamelle, et devenez la risée des gros musclés !
Toujours à la même cadence, interdit de ralentir ou d’accélérer sans le prévoir. Attention à la serviette posée sur la poignée, si elle tombe, emportée par votre élan, c’est la catastrophe !

On trottine, on trottine, on avale les kilomètres ! On avance ? N’IMPORTE QUOI !!! Engin de torture, qui m’empêche d’avancer !
Moi qui me vide la tête en regardant le paysage avancer, là, c’est raté !
Après quoi courir, si on fait du sur-place ?

Très peu pour moi. Je quitte le tapis de course, non sans avoir appuyé consciencieusement sur le bouton ‘- vitesse‘ pour revenir à la vitesse ‘marche’. Il ne faudrait pas en plus que je me fasse mal…
Début officiel du boycott.
Je préfère largement le vélo d’appartement. Je ne suis pas à un paradoxe près. :)

mercredi, décembre 06, 2006

La passion, et après?


Après, il vous emmène chez Ikea, puis vous aide à monter les meubles chez vous.

Après, il sonne à votre porte, une pizza toute chaude dans la main, pour regarder avec vous la nouvelle série télé de M6.

Après, il consent à faire du shopping avec vous, et, encore mieux, il vous donne de bons conseils sur vos essayages.

Après, il vient déjeuner chez vos parents le dimanche midi, et vous êtes fière de leur présenter. D’ailleurs, il accroche tout de suite avec votre père, et vous n’arrivez plus à les faire dévier de leur discussion automobile.

Après, quand vous pensez à vos prochaines vacances, vous l’imaginez près de vous, forcément.

Après, vous n’avez plus peur de vous réveiller à ses côtés le matin, mal coiffée, la mine brouillée et le pyjama froissé.

Après, vous vous demandez même si vous ne préférez pas les réveils le matin aux soirées de la veille.

Après, c’est encore mieux qu’au début.

lundi, décembre 04, 2006

A cours de livres

Ô rage, ô désespoir,
Ô étagères ennemies…
- Vides !

Après une cure de littérature anglo-saxonne (Brooklyn Follies, the World according to Garp, Merde Actually…), j’ai soif de romans écrits en français. Pas forcément pour l’histoire, mais pour le STYLE !

Je suis donc allée ce week-end à la Fnac, mais le rayon Littérature Française m’a laissée bien perplexe : d’auto-fiction en pseudo-romans, le tout assaisonné de style indigent, je suis restée sur ma faim (soif, pour la métaphore filée).
J’ai failli ressortir bredouille, mais un détour par les valeurs sûres du rayon Poches m’a été salutaire : j’ai choisi La Peste, classique parmi les classiques, que j’ai lu adolescente, sur les bancs du lycée. Un tel chef d’œuvre ne mérite-t-il pas d’être lu à tous les âges de la vie ?

A présent, j’ai besoin de vous pour me redonner envie de littérature francophone contemporaine : quels sont vos derniers livres fétiches ? Help !!
Et merci d’avance !

samedi, décembre 02, 2006

Actuellement sur mon Ipod...

I’ll never let you go
If you promise not to fade away
Never fade away
Our hopes and expectations
Black holes and revelations…
Muse

Ne me secoue surtout pas,
Car je suis plein de larmes.
Miossec –rassurez-vous, ce n’est pas mon état d’esprit, mais je trouve cette image très belle.

Where’d you go
I miss you so
Seems like it’s been forever,
Since you’ve been gone
Fort minor

Si seulement tes anges
Pouvaient me laisser tranquille…
Si les anges pouvaient me dire
Combien de lunes je vais devoir attendre
Bi-2 (groupe russe).

Et bien sûr:
J'viens pas d'la cité,
Mais le bit est bon
J'viens pas d'Paname,
Mais d'Marly-Gaumont
Kamini, Marly-Gaumont