mardi, septembre 30, 2008

No uterus, no opinion !...

…comme disait Rachel enceinte dans Friends. J’ai souvent cette phrase en tête quand je vois un médecin, ce qui est souvent le cas actuellement.

D’abord, il y a eu la tirade anthropologique de mon ostéopathe, dont la femme a accouché sans péridurale, ‘comme c’était leur choix’. 24 heures de travail, a-t-il déclaré fièrement, et elle a géré la douleur pendant les 22 premières ! Je parie que sa femme a un souvenir assez vif des deux dernières. Mais si c’était son choix (à elle), je me garderai bien de porter un jugement.

Puis, il y a eu mon obstétricien, le mois dernier, m’annonçant fièrement que la France était championne d’Europe de la natalité : 1.98 enfant par femme. Médaille d’or finalement arrachée aux Irlandaises qui la détenaient depuis bien longtemps. Mais le score serait encore mieux, a-t-il ajouté, s’il n’y avait pas autant d’avortements en France…
Il est fort probable que le médecin n’ait pas voulu dire que le meilleur moyen de rester numéro un en Europe était de limiter le droit à l’avortement ; mais avouez que c’est une interprétation que l’on peut faire en entendant cette phrase!
Je n’ai pas cherché à investiguer davantage le fond de sa pensée, mon médecin étant à ce moment occupé à vérifier que le cœur de mon bébé battait bien…

Enfin, aujourd’hui, j’avais rendez-vous avec l’anesthésiste afin de s’assurer que rien ne s’opposait à la péridurale.
Au bout d’une heure et demie d’attente, on m’a fait signe d’entrer : on donne rendez-vous à une dizaine de personnes en même temps, les ‘vrais patients’ passent en premier, puis les parturientes, anesthésiées de confort, une par une, par ordre d’arrivée.
Le médecin a eu la décence de s’excuser pour son retard, et je lui en ai su gré. Il a vérifié ma colonne vertébrale, m’a dit que tout avait l’air bon, m’a demandé si j’avais des questions. Mise en confiance, je lui ai avoué ma crainte, soulevée par la sage-femme qui nous a fait visiter les salles de naissance : est-il vrai que certains anesthésistes de cet hôpital ne mettent du produit qu’une fois, puis repartent, et tant pis si l’accouchement dure plus longtemps que l’effet de l’anesthésie ?
Ce n’est pas faux, m’a-t-il répondu, même si lui ne fait pas partie de ces praticiens-là. Ah bon. Le médecin aurait pu s’en tenir là. Mais non. Il est parti dans des théories fumeuses : il ne faut pas considérer la péridurale comme un droit. D’ailleurs, en France, on en fait beaucoup trop. Les péridurales ne devraient avoir lieu que dans 15-20% des cas, comme aux Pays-Bas. A ce propos, lui se refuse à anesthésier une femme qui arrive à l’hôpital avec 6 cm de dilatation (le maximum étant 10, c’est là que l’accouchement a lieu), car la femme a déjà fait le plus gros du chemin, visiblement sans que cela ne lui pose problème.
Le plus gros du chemin ? Je n’en suis pas si sûre…
L’homme avait encore mon dossier en main, sait-on jamais, il pouvait encore y ajouter une mention négative, je n’ai donc rien répondu…
Mais je n’avais qu’une phrase en tête : ‘no uterus, no opinion’ !!!!

jeudi, septembre 25, 2008

samedi, septembre 20, 2008

Au royaume d’Ubu, les crèches sont reines !

Ma baby girl n’est pas encore née, et il faut déjà sérieusement se pencher sur le mode de garde pour quand je reprendrai le travail.

En France, le congé maternité est de 10 semaines après la naissance de l’enfant ; j’avoue que j’ai du mal à imaginer mon petit bébé d’à peine deux mois entre les mains –agréées, certes, mais tout de même- d’inconnus. Je vais donc prendre un mois de congés supplémentaires (jours acquis que je me suis laborieusement gardés en ne prenant pas de vacances cet été). Ainsi, ma petite fille aura 3 mois quand elle goûtera aux joies de la crèche.
Enfin, je ne sais pas : car dans ma ville de banlieue parisienne, connue pour sa soi-disant formidable et généreuse politique familiale, les enfants ne sont accueillis en crèche qu’en septembre. Soit, si on prend 3 mois de congé mat’ postnatal (2 mois + 1 de vacances), ce service n’est ouvert qu’aux enfants nés en mai. « La prochaine fois, il faudra mieux viser », m’a gentiment dit l’employée de mairie lorsque j’ai déposé mon dossier de crèche, m’expliquant son impuissance.
Bref, si vous demandez un début de garde un des onze autres mois de l’année que septembre, on prendra quand même votre dossier, mais on vous préviendra que vous n’aurez une place que sur désistement, avec un préavis d’un mois. Or, un mois, c’est peu pour trouver une solution alternative ; d’autant que les places sont tellement chères que l’on m’a déjà prévenu que les désistements étaient « extrêmement rares ». Alors, prendra le risque, prendra pas le risque ?
Ben, prendra pas le risque. Tant pis pour les repas bios concoctés dans les crèches, et pour les formidables atouts de sociabilisation que ce mode de garde constitue.

D’autres solutions peuvent être :
• de ne reprendre le travail qu’en septembre prochain, sans salaire d’ici là et au risque de perdre mon poste, et sans aucune garantie de place en crèche pour cette date,
• me débrouiller toute seule pour trouver une famille proche de chez moi avec des besoins similaires, afin de partager une nounou (prendre une nounou juste pour soi est exorbitant). Solution qu’adoptent la majorité des couples avec enfants, faute de mieux, évidemment. J’ai encore quelques semaines (théoriquement) avant la naissance de ma fille, je me mets donc au travail ! Et tant pis pour ceux qui me répètent que je devrais me reposer maintenant, car ce sera beaucoup plus dur après la naissance…

jeudi, septembre 04, 2008

Premier jour d’école

Mardi, mon petit neveu de quatre ans a fait sa toute première rentrée scolaire. Ce week-end, il s’était déclaré impatient de commencer l’école, où il allait « apprendre plein de choses ». Ma sœur et moi nous disions que s’il savait qu’il en prenait pour vingt ans, il ne serait peut-être pas aussi enthousiaste ! Mais il était tout mignon, énumérant les jouets qu’il trouverait dans sa maternelle, et tous les copains qu’il se ferait…
Ma sœur m’a raconté que tout a très bien commencé, mardi matin, dans la nouvelle salle de classe : mon neveu a tout de suite couru vers les jouets, abandonnant la main de ses parents, lesquels furent –un instant- soulagés d’une acclimatation aussi rapide.
Au bout de dix minutes, seul à jouer quand les autres restaient dans les jupons de leur mère, le petit garçon est revenu vers ses parents, qui devaient lui dire au revoir. Mon neveu a alors compris qu’il allait rester seul avec ces trente autres gamins inconnus, pour de bon. Le temps de la gentille nounou et de ses deux autres enfants à garder était fini.
Par fierté, mon neveu s’est s’empêché de pleurer, mais fixait ma sœur de ses grands yeux pleins de larmes, prêtes à déborder. Quand ma sœur a quitté la cour de l’école, elle s’est retournée vers la salle de classe ; mon neveu était le seul petit enfant à la regarder s’éloigner par la fenêtre, le nez collé à la vitre…