jeudi, août 21, 2008

Qui dit discussion, dit discorde ?

J’ai eu récemment une discussion cordiale et vive avec mon ostéopathe, qui me disait que la place de l’homme de nos jours dans nos sociétés n’était pas enviable : à trop prôner l’égalité, les femmes avaient fini par prendre le dessus et les hommes se retrouver inférieurs aux femmes.
Cela est, à son sens, d’autant plus problématique, que seuls les hommes savent prendre des décisions et maintenir le cap ; les femmes, à cause de leurs fluctuations hormonales naturelles, n’en sont pas capables. Il y a donc danger à laisser les femmes à la barre de la société, si elles ne savent pas tenir le cap !

Je n’avais aucune envie de me friter avec mon ostéo –dont j’ai par ailleurs grand besoin-, et lui ai donc répondu la phrase habituelle pour ne pas partir sur une pente dangereuse, à savoir, « on peut penser cela », puis j’ai fait mine de sortir mon carnet de chèques pour le régler.
Mais cela ne l’a pas satisfait. Il voulait débattre.
Alors nous avons débattu, tout à fait cordialement, mais également fermement, car vous pensez bien que je ne pouvais accepter une telle assertion décidant de la supériorité infinie de l’inné sur l’acquis, de la nature sur la culture.
C’était d’ailleurs bien mon ostéopathe qui, vingt minutes auparavant, m’avait dit que tout se jouait dans les trois premières années d’un enfant : son caractère, sa vision de la vie, sa potentielle crise d’adolescence…

Pendant que nous débattions sur ce sujet, je me demandais : peut-on avoir une discussion avec quelqu’un et ne pas être d’accord, tout en gardant le respect de l’autre et sans qu’aucune agressivité ne flotte dans l’air ? Peut-on avoir une opinion établie et réfléchie, ne pas être ‘convaincable’ par des arguments contraires, et rester neutre et bienveillant face à l’autre ?
Si la personne que vous avez en face de vous veut absolument vous convaincre, sous peine de se mettre en rogne/à pleurer si vous dites que vous n’êtes toujours pas d’accord –et cela arrive souvent autour des tables familiales !-, cela me semble impossible.
Mais s’il s’agit de deux personnes qui se respectent et qui sont prêtes à échanger leurs différents points de vue, est-ce pour autant possible ?

6 commentaires:

Caroline a dit…

C'est exactement taraudée par cette question que j'ai décidé de préparer un mémoire!

Comment faire réellement dialoguer dans une classe un religieux et un athée convaincus, par exemple?

Pour le moment, je n'ai trouvé qu'une seule piste (et je ne m'en souviens que vaguement), qui disait en gros qu'un des problèmes est quand les interlocuteurs habitent trop personnellement leur rôle de participant à un dialogue. Mais c'était dans le cadre de délibérations éthiques, pas de simples conversations.

Justement, la question est que rarement discute-t-on de nos positions sans s'ancrer dans nos valeurs, dans nos croyances, etc. Bref, rarement énonce-t-on quoi que ce soit sans que ce soit en partie personnel!

Je dois poursuivre mes recherches.

Si je trouve la solution, je te la communiquerai. :)

Blanche a dit…

Merci Caroline, je serai preneuse!

Cecile Gladel a dit…

Contente de te relire.
J'aime généralement discuter avec des gens qui ne sont pas du même avis que moi. Sauf que s'ils expriment des opinions totalement effroyables, genre raciste-nazi, je m'enflamme et mes émotions prennent le dessus.
Concernant l'égalité hommes-femmes, j'ai constamment des discussions lors de mes voyages en France. Plus jeune, l'émotion prenait le dessus. Maintenant je préfère les bons arguments massus.
J'aurai eu une bonne discussion avec ton osthéo mais j'aurai eu du mal à retourner le voir. Pour moi quelqu'un qui pense les hommes supérieurs aux femmes, c'est comme le racisme.
Je suis bien d'accord que les êtres humains ( j'exclus volontairement la notion de genre) sont diffénts mais la notion de supériorité ou infériorité me répugne...

Blue a dit…

Le problème, c'est justement qu'on ne peut pas "échanger" des points de vue divergents, fermement établis et subjectifs, puisqu'on garde les siens! On ne peut que les énoncer et les remettre calmement dans sa poche avant de partir, si on est civilisé. Quand on ne peut rien prouver, la supersposition de monologues plus ou moins vifs qui tente de se faire passer pour un dialogue ne mène à rien.

L'honnêteté intellectuelle consisterait à présenter ses croyances ou convictions à titre de renseignement, simplement, sans chercher à convaincre.

Bref, comme je n'ai pas envie de faire violence à mes valeurs pour permettre à un simulacre de dialogue d'avoir lieu - même par politesse à l'égard de quelqu'un qui pense autrement - je m'arrête à "On peut penser cela". :)

Onassis a dit…

Rapidement. Ton osteo, est-il Georgien ?

Ha. Ha. Ha.

(Clavier anglais)

Blanche a dit…

Onassis: :) Mon ostéo est un noble à chevalière (si ça veut dire quoi que ce soit...)