samedi, février 23, 2008

« Beaucoup d’Américains ont une confiance ahurissante…

… soit en la facilité du monde, soit en leurs propres capacités ; ils peuvent prétendre faire en une semaine le tour d’une situation aussi complexe que celle de l’Europe en partant de zéro et presque sans instruments de travail : la bonne volonté est la panacée qui suffit à tout. »
Cette phrase de Simone de Beauvoir date de... 1947.

Et pourtant, à sa lecture, elle semble encore si vraie, plus de soixante ans plus tard !

Elle me rappelle ces étudiants américains, qui passaient une année à l’Université de Londres, sympathiquement fiers de leur hardiesse à oser vivre une année dans un pays aussi ‘différent’ du leur.
Je les revois, ces étudiants pleins de bonne volonté, théoriser sur combien les Français sont sales, et, en cours de Nationalism, appeler les Européens ‘you guys’ et résumer en deux phrases toutes les problématiques de sécessionnisme sur ce continent qu’ils ‘figure out’ en un tournemain. (Entre parenthèses, pas étonnant qu’ils aient soutenu le Kosovo dans sa volonté d’indépendance, sans penser –ou considérer outre-mesure- aux conséquences que cette indépendance peut avoir dans les Balkans, ce territoire hautement inflammable de l’Europe).

C’est fait sans arrogance, sans hostilité. Puis, les cours finis et les vacances arrivées, ils font le tour de l’Europe en 15 jours, saupoudrage Paris-Rome-Berlin-et, petit frisson de l’Est, Prague -ingrédient indispensable au tour en cette fin des années 90.
A la fin de l’année, ils feront leurs valises, rangeront leur chambre du Hall of Residence, pensant à leurs compatriotes qui les remplaceront bientôt et qui, comme eux un an plus tôt, repartiront satisfaits au pays, rangeant dans une case de leur cerveau la définitivement ‘figured out old Europe’.

J’aime cette naïveté, cet optimisme ; ils sont rafraîchissants pour nous, vieux Européens torturés, et à la mémoire collective digne d’une psychanalyse longue de toute une vie.
Cependant, on aimerait bien aussi, parfois, que nos amis Américains comprennent que, comme dit Beauvoir, la bonne volonté seule n’est pas toujours la panacée qui suffit à tout…

samedi, février 09, 2008

Hâte d'y être!

Je prépare actuellement notre prochain voyage au Québec. Guide du Routard en main et branchée sur Trip Advisor, je recherche les B&B les plus cosys... pour pas trop cher.
Et quel bonheur d'avoir les propriétaires au téléphone, avec leur joli accent québécois, et charmants comme on n'en fait pas en France!:)
Moi qui avais peur de ne pas trouver d'endroit sympathique -à un mois seulement de nos vacances-, me voilà à ne plus savoir que choisir, car tous les B&B ont l'air formidables!

Vraiment, j'ai hâte d'y être...

samedi, février 02, 2008

Beau rôle


Un acteur d’une trentaine d’années reçoit un mail d’un ancien camarade de classe devenu prof, qui lui demande d’intervenir lors d’un prochain cours dans son collège. Ainsi débute Beau rôle, le dernier livre de Nicolas Fargues, que j’ai dévoré en essayant de ne pas le finir trop vite.
« Déjà vingt ans, mais vingt ans qui, parce que j’avais, moi, l’impression que ce n’était pas si loin que ça, ne sonnaient pas pareil que le ‘il y a vingt ans’ de la génération de mes parents. »
Je n’avais jamais rien lu de cet auteur, mais le fait qu’il soit banlieusard-parisien-de-ma-génération m’a donné envie de le découvrir. Et quelle bonne idée !
« Je me suis dit que, bien vieillir, ça servait surtout à ne pas trop souffrir de ne plus être jeune. »

Chers blogueurs trentenaires, si la vie est pour vous parfois douce-amère, si vous êtes des fois nostalgiques, et que pour vous rassurer vous vous dites que vous avez ‘encore’ la vie devant vous, lisez Beau rôle, et vous sentirez que vous n’êtes pas seuls !