jeudi, août 31, 2006

Clément a appelé !...

… ce matin à 10h32, pour être précis…
« - Salut Blanche, tu vas bien ?
-… :)))
- Je ne te dérange pas ?
- Non, non [attention à ma voix trop ravie, hum, hum, un peu de sérieux !] Enfin, les boss sont rentrés de vacances lundi et ils nous remettent la pression sur le chiffre, mais ça va…
- Je comprends ! C’est pareil ici !... Sinon, je t’appelais pour te proposer de prendre un verre samedi soir avec Sophie, Yves, untel et untel [des anciens de l’école]. Ca te dirait ?
- Alors, samedi… laisse-moi vérifier… [la jouer un peu distante]. Ca devrait être bon !
- Super ! On se dit vers 22h à l’Indiana ?
- Ca marche !
- Alors à samedi ! Bonne journée, bisous ! »
Bisous ? Moi je veux bien :))

Il m’appelle jeudi pour samedi… D’aucuns diraient que c’est un peu tard ; que Clément préjuge que le jeudi je n’ai toujours rien de prévu pour le week-end, etc etc…
Je leur rétorquerais qu’il m’appelle jeudi, alors que je l’ai vu samedi ! Il a donc mis très peu de temps à m’appeler !

Oh, et puis je me fiche de ces considérations ; je ne vais pas gâcher mon plaisir !!

Ca me rassure de ne pas voir Clément en tête-à-tête pour cette première fois ; je serais un peu gênée. Après tout, on ne se connaît pas encore si bien. Et je n’ai pas envie de brusquer les choses…

Je vous raconterai !

mercredi, août 30, 2006

Madonna, fédératrice de tous les horizons !

Xavi est arrivé à Paris dimanche, tout bronzé et fringué pour le concert de Madonna. Nous avons déjeuné ensemble à Beaubourg – pas de brunch pour nous, mais un cheeseburger avec des frites et de la bière (j’assume, j’adore la bière !), avant le rendez-vous de Xavi avec son idole.

Xavi m’a rappelée hier dans l’après-midi – le veinard se réveillait ! Moi, je peinais sur un fichier Excel avec des centaines de cellules à remplir :(
Il me proposait de le rejoindre avec ses potes espagnols dans un bar du Marais.
« - Oui, oui !, ai-je répondu. Mais attends… quelle heure est-il ? 17h45 ? Ca va faire juste… Je ne peux pas partir avant 18h30… »
Pression française, quand tu nous tiens…
J’ai donc quitté mon bureau à pas de loups vers 18h25, pour traverser l’ouest de Paris et aller me dévergonder dans le 3ème arrondissement.
Le bar faisait happy hour, et les Cosmopolitan ont coulé à flots !
Puis, nous avons acheté des plats chez le traiteur chinois pour colmater les brèches… Nous avons dîné chez un ami de la bande, qui vit dans un petit immeuble 100% parisien (et que j’ai adoré) : escalier en bois ciré aux marches plus basses au milieu, poutres parallèles au plafond, mini salle de bains, et vis-à-vis intime avec l’immeuble d’en face.

Ce soir, changement de décor : j’avais rendez-vous avec Sergueï, un ami russe qui a, disons, bien réussi (mais légalement, je tiens à le préciser). Il a un pied-à-terre à Paris dans le 8ème, et nous avons pris une coupe de champagne au Fouquet’s, sur les Champs.

Sergueï n’a rien de snob, il est juste d’un autre monde ; je respecte chez lui le fait qu’il profite des bonnes choses, parce qu’il a les moyens, mais sans flamber, sans frimer, et sans en rajouter. Par exemple, vous ne verrez jamais Sergueï sur la Côte d’Azur ; il préfère les plages secrètes de Corse…
Contrairement à ce que veut la mentalité française, je ne méprise pas ceux qui ont de l’argent s’ils l’ont gagné à la sueur de leur front.
C’est juste la division géographique entre Xavi et Sergueï qui me frappe, en fait : Xavi à l’est (Marais, Beaubourg, Bastille…), Sergueï à l’ouest (Champs Elysées, Trocadéro, St Philippe-du-Roule). Et moi qui voyage entre est et ouest, d’un monde à l’autre, d’un jour à l’autre.

Finalement, Xavi et Sergueï ont beaucoup plus de points communs qu’ils ne pourraient le croire : ils sont tous les deux venus exprès à Paris pour le concert de Madonna !

lundi, août 28, 2006

C’est joli comme prénom, Clément, non ?

J’étais conviée samedi soir à un raout école-de-commercien chez un camarade de promo.
J’hésitais à y aller, redoutant comment cette soirée allait tourner. Avant, pendant nos études, le vin bon marché coulait à flot, et deux garçons finissaient toujours tout nus, ou à s’embrasser les yeux bandés, à l’issue d’un tirage au sort défavorable. Maintenant, le champagne est là si on arrive à l’heure, et deux garçons finissent toujours par rivaliser de joutes verbales sur quelle société du CAC40 est plus ‘OPA-ble’ que d’autres…

Cependant, par nostalgie pour nos soirées estudiantines, et par amitié pour les camarades de promo qui me sont resté chers, j’ai décidé d’aller à cette soirée.

Je suis donc arrivée chez Sophie et Yves vers 21 heures, une bonne bouteille de rouge à la main. Ils viennent d’acheter un 3-pièces près de la Mairie du 15ème, et je doute qu’ils attendent très longtemps avant de faire un bébé.
Plus le temps passe, et plus les gens arrivent en couple à ce genre de soirée. Je le redoutais un peu (comme j’ai appris à le faire…) mais j’ai aperçu au bout du salon, près du bar, ma petite bande d’irréductibles célibataires (oh, rien de bien folichon, trois filles et un garçon).
« - Blanche ! Par ici ! »
Je fais mon tour de bises, « tu veux boire du blanc et du rouge ?
- Euh… il n’y a plus de champagne ?
- Ben non, il n’y avait que deux bouteilles, et les financiers là-bas ont tout bu ! » dit une des filles en désignant du menton un petit groupe de garçons adossés au canapé.
Je les reconnais vaguement. On se croisait à la cafet’, mais ils suivaient les cours de finance, et nous ceux de marketing… Autrement dit, pas du tout la même culture !

Il y en a bien un qui me rappelle quelque chose plus que les autres : j’ai oublié son nom, mais pas la seule fois où je lui ai parlé.
C’était au tout début de l’école de commerce, quand nous suivions tous les mêmes cours de base.
Nous travaillions sur un cours de stratégie marketing BMW, et les trois autres personnes de mon groupe n’en foutaient pas une : il y avait un juriste qui aimait écrire ‘nonobstant’ et ‘sus-cité’ (bonjour le slogan), une Chinoise qui ne comprenait pas le français, et un autre mec qui m’a tellement marquée que je n’en ai aucun souvenir.
Bref, l’équipe de choc.
A la bibliothèque, je fulminais de devoir faire seule tout le boulot, pendant que les autres groupes travaillaient ardemment dans leurs boxes.
A un moment, ce ‘garçon financier’ est venu me voir pour me demander une feuille, et m’a dit :
« - Ca se passe bien, votre cas BMW ? Tu n’as pas l’air très contente… Y a-t-il un problème ?
- Le problème, c’est que mes coéquipiers m’ont lâchement abandonnée, et que je dois tout faire toute seule », dis-je consternée.
- « Ouh la, j’aurais mieux fait de ne rien te demander !! » répond-il en reculant. « Bon, merci pour la feuille ! Et bon courage ! »

C’est qui ce mec qui vient me poser des questions et ne veut même pas entendre leur réponse ??

Voilà. C’est le seul souvenir que j’ai de ce garçon.
Enfin, garçon, je ne sais plus, il a bien changé en quelques années : il a les cheveux courts, et fait moins grand mec gringalet. Fréquenterait-il une salle de gym ? En tout cas, son jean lui va très très bien !
« - Blanche ? Tu es avec nous ? » Mon petit groupe interrompt ma rêverie. Carole me lance : « il est mignon, Clément, hein ? »
Il s’appelle Clément ? D’accord.

Plus tard dans la soirée, je me retrouve –allez savoir pourquoi-, à côté de Clément sur le canapé. Les autres sont partis se resservir du taboulé, et nous sommes tous les deux.
« - Blanche, c’est ça ?
- Oui, c’est ça. Et toi ? Désolée, je ne sais plus comment tu t’appelles… »  petite vengeance, c’est petit mais ça fait du bien !
- Clément. Alors, qu’est-ce que tu deviens, depuis l’école ? »

On a discuté, et, cette fois, Clément a écouté ce que je racontais.
On a même astrologie (mon dada), et il a eu l’air intéressé !
Il est Lion, je suis Gémeaux. C’est une bonne combinaison, air/feu . Le Lion, c’est le roi de la jungle, il est fier et bienveillant, au dessus de la mêlée. Le Gémeaux, c’est le singe, le fou du roi, qui fait le clown, admiratif qu’il est devant la belle tignasse.

Et voilà. Je pense que vous avez deviné que… j’aime bien Clément, finalement !
J’espère qu’il va m’appeler… sinon, je serais vraiment déçue d’avoir trouvé le prétexte de calculer son thème astral pour lui donner mon numéro…

samedi, août 26, 2006

Certains Parisiens n’aiment pas faire la queue ; certains ‘anciens’ non plus !!

Soyons honnêtes, lorsqu’il s’agit de faire la queue, tous les Parisiens ne réagissent pas de la même façon : la plupart prennent leur mal en patience, mais d’autres en profitent pour se friter avec les gens qui sont devant eux.

Hier soir, j’attendais patiemment mon tour à la caisse du supermarché, lorsque j’ai entendu des injures venant de la caisse d’à côté. Comme tous ceux qui se trouvaient à proximité, je me suis tournée vers le bruit, et ai vu deux hommes d’une quarantaine d’années se traiter mutuellement de connard.
« - Pour qui vous prenez-vous, Monsieur ?
- Et vous, alors ? Vous ne voyez pas que je remplis mes sacs ?
- Et vous, vous ne voyez pas que je n’ai pas fini de ranger les miens ?
- Vous n’avez pas à me donner de leçons. Je vous emmerde », dit le premier en saisissant ses sacs plastique et en quittant le supermarché d’un air offensé.
Tout le monde a profité de ce spectacle affligeant puis s’en est retourné à ses occupations.

Une autre fois, avant de partir en vacances, j’approchais de la caisse, qui était libre. Se trouvait juste sur le tapis roulant une bouteille d’eau minérale. La caissière m’a dit qu’elle n’était à personne. J’ai donc mis la bouteille par terre et ai posé mes achats sur le tapis.
Je remplissais mon deuxième sac à l’autre bout de la caisse quand une digne dame d’un certain âge s’est approchée, a attrapé la bouteille et l’a reposée sur le tapis d’un geste rageur. Elle s’était gardé la place et était repartie dans le magasin chercher le restant de ses provisions…

Eh bien, au lieu de faire profil bas, la dame m’a lancé un « petite salope ».
Adieu, la dignité ! « Si j’ai mis la bouteille sur le tapis, c’est pour une raison ! Pour qui vous prenez-vous, de prendre la place des gens comme ça ! Quelle éducation ! », a poursuivi la dame.

J’ai regardé la caissière, qui a refusé de jouer l’arbitre et a continué à biper mes produits les yeux baissés. J’ai préféré ne pas réagir : je ne pense pas que tirer les cheveux de la vieille dame eût été du meilleur effet !

jeudi, août 24, 2006

The Brooklyn Follies


Ce livre, j’avais envie de me l’acheter depuis sa sortie l’année dernière. Comme j’allais à New York, je me suis dit que je l’achèterais là-bas. Eh bien, Paul Auster a beau y vivre, à New York, son dernier livre n’était dans aucune librairie.
Soit que j’aie mal cherché, soit que ses positions anti-Bush l’aient comme par magie censuré. C’est déjà le cas de Douglas Kennedy, qui n’est pas publié aux US pour les mêmes raisons.

Bref. Rentrée en France, je n’ai trouvé que la version française ou originale ‘hard copy’ – ce qui n’est agréable ni à lire, ni à porter dans son sac à main !
Et puis, juste avant de partir cet été, je suis tombée sur le paperback qui vient de sortir. Mon sang n’a fait qu’un tour !

J’ai dévoré the Brooklyn Follies à l’ombre de la piscine.
Ce livre est une merveille. Drôle, profond, imprégné de l’esprit du vieux New York…
Le héros, un sexagénaire aigri fraîchement divorcé, réapprend à vivre grâce à un jeune homme et une petite fille qui débarquent dans sa vie comme un cheveu sur la soupe. Tout son quotidien en est chamboulé, et, une fois ses réticences envolées, il laisse couler, avec pudeur et parfois, dérision.
Je ne saurais trop vous recommander ce roman!

D’ailleurs, si vous avez aimé d’autres livres de Paul Auster, n’hésitez pas à me l’écrire ! Je sens que je vais l’ajouter à ma liste d’auteurs préférés…

dimanche, août 20, 2006

J’adore les blogs québécois !

J’avais envie de me lancer depuis quelque temps dans l’écriture d’un blog et, n’y connaissant rien, j’ai commencé à faire des recherches sur www.blogsearch.google.com.

Au hasard, j’ai rentré le mot-clé ‘littérature’ et suis tombée sur le site d’Annie, qui m’a tout de suite plu ; j’aime bien son style simple, les histoires qu’elle raconte, et je le lis dès que je me connecte.
Puis, grâce à Annie, j’ai découvert Caroline à Londres, jeune québécoise expatriée qui raconte avec humour (anglais ?) son quotidien dans la capitale anglaise. Ayant moi-même vécu à Londres pendant trois ans, lire les posts de Caroline me replonge dans cette époque, et c’est très rafraîchissant !

J’ai aussi découvert Chroniques Blondes, dont j’adore lire les longues histoires, et encore d’autres blogs québécois (comme Mylène) grâce à Christophe, l'autre Français de la bande !

Ce que j’aime aussi, paradoxalement, c’est quand je ne comprends pas des mots ou expressions, comme ‘boîte’ pour un déménagement, ‘chandelle’ pour la déco, et ‘Nordique’ pour une équipe de hockey. Les hôtes des sites ont toujours la gentillesse d’éclairer ma lanterne !

Alors, j’espère que nous petits Français ne faisons pas figure d’intrus dans ces blogs, parce que (en tout cas moi) nous les apprécions beaucoup !!

Voilà !

vendredi, août 18, 2006

Voyage au bout de la nuit… en TGV

Ah, le TGV (train à grande vitesse), fleuron de la technologie française, que le monde entier nous envie… je n’ai toujours juré que par lui : les trains confortables, rapides, le paysage qui défile, et Paris-Marseille en à peine trois heures… Le bonheur… Jusqu’à aujourd’hui.
J’ai eu l’idée de passer le week-end du 15 août dans le sud, pour profiter du beau temps. J’ai certes pris de bonnes couleurs et bu beaucoup de rosé, mais la fin du séjour fut moins rose, justement.

Le train prévu à 17h57 en gare des Arcs-Draguignan (arrivée à Paris : 22h23) y entre à 19 heures, en raison des orages qui endommagent les câbles. Ok, ça peut se comprendre. Chacun attend patiemment sur le quai, sous une pluie fine bien inhabituelle dans cette contrée.
Une heure et demie pour arriver à Aix-en-Provence –escale prévue-, puis le conducteur met les gaz pour rattraper son retard. Attention mon gars, appuie sur le champignon, mais n’y va pas trop fort! Il ne faudrait pas risquer de casser le moteur…
Au bout de quelques minutes à cette vive allure, une odeur de brûlure électrique se propage dans la rame. En quelques instants, le TGV est immobilisé. Silence dans la rame. Puis, le haut-parleur prend la parole : « en raison d’une défaillance de moteur, nous allons redémarrer vers Avignon, pour changer de train. Merci de ramasser vos affaires et de procéder dans le calme au transbordement. »
Tout le monde de s’affairer, et de mettre ses valises dans l’allée, prêt au transbordement ! Dix minutes passent. Avignon n’arrive pas. Les passagers se regardent dans la rame : ?. Et le haut-parleur de préciser, finalement : « l’arrivée en gare d’Avignon est prévue dans une heure. »
Je fais un rapide calcul : 1h + 30 minutes de transbordement + 2h45 de trajet = arrivée à 1h30 du matin à Paris. Trop tard pour prendre le métro, certes, mais pas dramatique. A 1h30, on trouve encore facilement des taxis.
Puis le haut-parleur recrache, pour nous annoncer sa dernière mauvaise nouvelle : « l’arrivée à Paris est prévue avec six heures de retard. » Soit 4h du matin. ???? Suis-je si mauvaise en calcul mental ?

Mon sang ne fait qu’un tour : je file dans la cabine du contrôleur demander une explication.
« - Bonsoir, je peux vous poser une question ?
- Allez-y, répond le contrôleur.
- Eh bien, je ne comprends pas : comment peut-on avoir soudain autant de retard ? Il faut moins de trois heures pour faire Avignon-Paris, non ?
- Non, la GV ne fonctionne plus après 23h…
- La GV ?
- La ligne grande vitesse. Le train est obligé d’emprunter les voies normales passé 23h. »
[130 km/h au lieu de 300. Ah ouais d’accord. Remarquez, la logique m’échappe. Mais bon ; je ne suis pas spécialiste des trains.]
Je poursuis.
« - Avez-vous prévenu des sociétés de taxi pour qu’ils nous attendent à 4h du matin ? Car nous ne pourrons pas rentrer chez nous autrement…
- Moi, je transmets les infos à mes collègues à Paris, et après, c’est à eux de voir ce qu’ils feront !
- Mais, dis-je interdite, n’avez-vous pas prévu quelque chose ?
- Je suis comme vous, moi, je suis dans le train, je ne peux rien faire pour ce problème.
[C’est vrai ça, le gars est dans la même barque que moi, lui aussi va rentrer chez lui à pas d’heure !]
« - Et... savez-vous déjà ce que vos collègues ont prévu ?
- Non. Je pense qu’ils mettront en place des trains-couchettes à la Gare de Lyon [pour les bloggeurs canadiens, Gare de Lyon = Paris], pour que vous puissiez finir votre nuit ! »
Dormir dans un train-couchette, dans ma propre ville ? L’idée me laisse perplexe.
Je repars m’asseoir en grommelant.

Nous arrivons à Avignon, pour le fameux transbordement. Femmes, enfants, personnes âgées, tout le monde porte sa valise, et haut les cœurs ! 3, 2, 1 c’est parti, marchez-vous dessus !
La pluie continue de tomber, la nuit est arrivée, et nous voilà tous, portant nos paquets, d’un quai à l’autre, dans cette gare déserte.

Dans le nouveau train, on nous annonce : « le retard prévu est de sept heures. Nous devrions arriver à Paris à 5h du matin. » Allé, une de plus et je pourrai attraper le premier métro ! Puis « nous vous prions de nous excuser pour ce retard. La SNCF vous remboursera l’intégralité de votre billet, et des plateaux-repas seront livrés en gare de Lyon. »
Quoi, c’est tout ? C’est que j’aurais besoin de plus pour financer les bottes Prada repérées au Bon Marché ! (cf post du 5 août).

On crève de chaud, dans cette rame. Quand le contrôleur passe, nous lui demandons de monter la clim. Quelqu’un dans un rang envoie : « et du champagne ! ». C’est vrai ça, un petit coup de champ’, ça ferait du bien !
Le contrôleur repasse pour dire que la clim est cassée. Loi de Murphy, quand tu nous tiens… Et vous êtes priés de rôtir calmement !

Le ronron lent du train nous apaise un peu. Que faire, à part dormir ?
Je sors mon pull de ma valise pour m’en faire un oreiller. Je prends un Lexomil et sombre dans un demi-sommeil chimique. Le haut-parleur me réveille chaque heure pour annoncer notre progression vers Paris. Valence. Lyon. Mâcon. Dijon.
A 5h15, les lumières de la rame se rallument. J’émerge un peu et regarde dehors : atmosphère de fin du monde dans cette lointaine banlieue encore endormie.
Nous approchons. Il est 5h40. Je vais donc pouvoir prendre le premier métro, finalement.
Cinq minutes plus tard, nous entrons en gare et sortons par grappes du train, zombis mal réveillés. Les agents de la SNCF nous attendent pour nous distribuer nos bons de remboursement. Je ne pense même pas à les plaindre de bosser là à 6h du mat, face à des gens excédés.

Finalement, nous ne saurons jamais la cause de notre nuit ferroviaire : je supposais un moteur cramé, mais ce que j’y connais, moi, en mécanique…
On ne nous a rien dit. On a juste été trimballés. Alors, Messieurs de la SNCF, un petit conseil d’(ex?)ami : traitez vos passagers comme des clients, non comme des usagers. Informez-les, dites à votre ‘personnel navigant commercial’ d’être aimable, faites des gestes commerciaux (pas juste le remboursement sec du billet). Prenez exemple sur Air France.

samedi, août 05, 2006

Marcher seule dans Paris

Aujourd’hui, j’avais besoin de me vider la tête.
Mon appartement est un champ de bataille, où je ne me sens pas (encore) chez moi. C’est terrible de ne pas se sentir bien chez soi ; l’extérieur devient alors le refuge.

Marre de déballer les cartons, j’ai pris mon MP-3, mon plan de Paris, et je suis sortie marcher. J’avance mieux avec de la musique.
Aujourd’hui, c’était Ella Fitzgerald, que je venais de télécharger sur le site de la Fnac. Ella et sa voix apaisante, qui dit ‘every time we say goodbye, I die a little…’ Je vous promets, j’ai essayé de ne penser à rien ni personne en particulier, pas même à l’appartement que j’ai quitté à regret !
J’ai essayé d’appeler quelques amis pour les rejoindre dans un café, mais ils étaient tous en vacances… Ah, Paris désert, au mois d’août… Quel charme !
Tant mieux, finalement. J’avais besoin d’être seule pour que le bitume avale mes idées noires.

J’ai commencé par les Champs, et leur attraction majeure à mes yeux : le Virgin Megastore. Passage obligé pour se réconforter : l’achat compulsif de livres. J’y suis restée une heure, à feuilleter les dernières sorties.
Et puis, un détour par le rayon Musique Classique s’est avéré payant (aux deux sens du terme) : j’y ai trouvé les concertos pour 4 pianos de Bach, avec les interprètes que je cherchais depuis des années. Mes parents avaient cette version en 33 tours, qui est jouée de façon enlevée, aérienne, joyeuse… Il me la fallait ; cette version et pas une autre. Et je l’ai enfin trouvée, après des années de recherche ! Je l’écoute en ce moment même, et je tape les mots en rythme !

J’ai quitté les Champs par l’avenue Montaigne. Un jeune homme m’a abordée en anglais, « excuse me… » Je pensais qu’il allait me demander son chemin, mais non : je me suis arrêtée en face de lui, et il m’a dit « I love you. » Bizarre, mais flatteur… Evidemment, je ne me suis pas attardée, mais le jeune homme était mignon !:)
Je suis passée devant le Plaza Athénée, où étaient garées toutes les plus belles Mercedes noires que compte la capitale. Y avait-il un mariage ou un enterrement mafieux ? J’ai repensé à Carrie Bradshaw, qui y dort dans les derniers épisodes de Sex & the City.

J’ai traversé la Seine au pont de l’Alma, puis l’ai longée, jusqu’à la rue du Bac. Un bon bout de chemin, si vous connaissez un petit peu Paris. Je n’ai croisé que des touristes, qui me regardaient comme une extraterrestre. Il est évident que je suis d’ici, je ne portais ni Birkenstock, ni bob, ni guide de Paris (ouh, la vilaine Parisienne !). Ca m’allait.
Il faisait bon, en haut de la Seine, le vent était doux et la vue magnifique. Comme toujours, je me suis arrêtée devant la Concorde, pas pour la place que je trouve hostile et impraticable, mais pour la vue sur le Sacré Cœur, au fond… On a beau connaître par cœur, on est toujours émerveillé.
Quelle joie de voir la verrière rénovée du Grand Palais, et son petit frère juste derrière, le Petit Palais, réouvert lui aussi. Quelle joie d’apercevoir au loin, en face de soi, Notre-Dame, qui vous attend comme une promesse, si vos pieds fatigués vous portent jusqu’à elle.

Je ne suis pas allée jusqu’à Notre-Dame. J’ai bifurqué rue du Bac. J’avais en tête un petit café avec terrasse juste devant le Bon Marché, et un bon Coca Light bien frais.
Allais-je avoir le cran de m’asseoir seule à une table… C’est que je ne l’ai jamais fait… Moquez-vous si vous voulez, mais je n’ai jamais osé. Trop peur du regard de l’autre. « T’es tout seul ? T’as pas d’amis ? », se moquaient mes copains de lycée quand ils croisaient un camarade seul dans la cour (moi y compris). La peur de faire pitié m’est restée. Alors, j’évite toutes les situations qui pourraient m’y conduire !
Mais d’abord, en quoi prendre un verre seul devrait faire pitié ? C’est vrai, ça ! Un bon soda bien frais en regardant les passants, qu’y a-t-il de plus agréable ? Il faut dire que je suis dans les beaux quartiers, et mes observations discrètes pourraient m’aider à flairer les dernières tendances mode de la saison ! Ici, point de touriste, mais des beautiful people, bien sapés et malheureux (enfin, malheureux, je ne sais pas, mais comme ils ont toujours l’air de faire la gueule…)
Je me suis donc assise dehors, ai commandé un Coca Light, et ai mis mes doigts de pied en éventail. Le spectacle était intéressant, et je n’ai pas eu à sortir mon livre, ni à passer un coup de fil. Surtout, je n’en ai pas ressenti le besoin : le mouvement de la rue se suffisait à lui-même. Point d’ennui, point de prise de tête. Et, sauf si je suis nympho, les regards qui se sont posé sur moi n’étaient pas des regards de pitié, mais plutôt de plaisir (le pantalon que je portais me va très bien).

Allé, je vous dis toute la vérité : avant de prendre place en terrasse, j’ai fait un détour au Bon Marché pour utiliser les jolies toilettes, et l’escalator m’a laissée devant le rayon chaussures. Un petit coup d’œil sur la nouvelle collection ne ferait de mal à personne, n’est-ce-pas ? Mais non !
Eh bien, ce fut fructueux ! Je sens que mon portefeuille va largement se délester à la rentrée, parce que je suis tombée sur LA paire de bottes dont je rêvais depuis deux hivers. J’ai résisté aujourd’hui –quelle idée de s’acheter des bottes en plein mois d’août-, mais je sens que cela ne va pas durer !

La saison des mariages bat son plein

Je ne sais pas pour vous, mais moi, à presque trente ans, j’ai déjà plusieurs étés de mariages derrière moi.
Les deux premières années, j’étais tout excitée : je me souvenais des mariages de mon enfance, ponctués d’éclats de rire sur la piste de danse, où nous empêchions les adultes de danser, ces ‘grands’ qui n’osaient pas nous gronder car il y avait du monde autour !
Je me souviens surtout d’un mariage dans un très bel endroit, où j’ai découvert les toilettes haut-de-gamme : les fameuses cuvettes recouvertes d’un film plastique, et le bouton rouge sur la gauche qui remplace automatiquement le film usagé. On appuie sur le bouton, et on observe, ébahi, la technologie faire son travail… Quelle belle invention ! Je crois que ma sœur et moi avons tellement appuyé sur le bouton ce soir-là qu’aucune invitée du mariage n’a pu aller aux toilettes et bénéficier du même service que nous…

Bref. Plus récemment, j’aimais encore les mariages, parce que je venais d’investir dans une robe en mousseline de soie grenat que tout le monde n’avait pas encore vue.
Tout était donc matière à excitation : la tenue de la mariée, les petits fours avec le champagne, le thème des plans de table.
Je ne comprenais pas encore les rabat-joie qui se plaignaient : « oh non, encore un mariage… Combien de temps la messe va-t-elle encore durer… On va mourir de chaud dans nos costumes… Pas question de mettre une cravate !... » Vous remarquez, ce sont surtout les hommes qui se plaignent : c’est qu’en général le jour du mariage n’est pas pour eux l’objet d’un fantasme depuis leur plus jeune âge…

Et puis, à mon tour, à force d’assister à des mariages, j’ai fini par me demander : quel sera l’Evangile choisi, cette fois-ci ? Pourvu que ce soit juste une bénédiction (45 minutes), et pas une messe (plus d’une heure) ! Comment vais-je faire pour tenir jusqu’à 4 heures du matin ? (je suis une couche-tôt, rien à faire, je m’éteins après 23 heures). Quel endroit de banlieue lointaine –voire province !- vont-ils avoir trouvé, cette fois ?
Je sais, je devrais avoir honte... Mais c'est ainsi, je ne peux m'empêcher d'avoir ces pensées... Pardonnez-moi, amis mariés!

Alors, cette, année, je souffle. Pas de mariage à l'horizon! Il faut dire, c'est normal, tous mes amis sont soit mariés, soit célibataires, soit gays (et comme le mariage homosexuel n'est pas encore légal en France…)
Le stade suivant démarre tout juste: les bébés. Deux amies mariées en 2004 sont déjà mamans…(cf post du 4 juillet 06) A qui le tour?

jeudi, août 03, 2006

Angoisse du nouveau chez-soi

Cette nuit était ma deuxième nuit dans mon nouvel appartement. J'ai moins bien dormi que la première.
La première nuit, vous êtes crevé par la journée qui vient de passer, les allers-retours au camion, les 'où il va, ce carton?', et votre corps est trop engourdi pour se venger de toutes les misères que vous venez de lui faire.

Mais la deuxième nuit, vous commencez à réaliser: vous avez mal au dos, vos avez perdu vos repères, pas eu le temps de créer les nouveaux. Vous êtes déboussolé.
Alors, vous vous réveillez la nuit, pour le passage obligé aux toilettes, (enfin, je parle pour moi) et, tout groggy que vous êtes, vous vous dites: 'bon, on arrête le cirque tout de suite, et on rentre à la maison… Mais… c'est ici la maison!' C'est ce champ de bataille, cartons éventrés, papiers journaux éparpillés. There's no turning back (certaines expressions sonnent tellement plus vrais en anglais, pardon Mr Toubon).

Je sais qu'il fallait que je déménage, je sais que c'est pour le mieux, mais j'ai l'impression de dire adieu à une vie entière. Mon appartement était devenu une partie de moi, de ma vie telle qu'elle était, et telle que je l'aimais. J'ai peur que dans ce nouvel appartement, ma vie doive changer. Or, je n'ai pas envie qu'elle change!
J'aime ma dînette quand mes amis viennent, pas grave si on n'a pas de table! J'aime monter mes escaliers, le sentiment que ce petit inconvénient est typiquement parisien, et représente un sésame pour accéder à 'la vie parisienne'. Et moi, amoureuse de Paris, je n'ai jamais eu mal aux jambes en montant ces cinq étages! Si c'était le prix à payer pour y appartenir, alors c'était un tout petit prix!
Et puis, ce premier appartement, c'était à la fois ma liberté, une vie plus facile car je commençais à gagner de l'argent, et l'impression que je posais enfin mes valises, après 36 déménagements, de résidences universitaires en colocations.

Je suis triste. Pourtant, je me dis que cet appartement n'a jamais été à moi, et que je ne devrais pas y être attachée: après tout, il ne m'a jamais appartenu; j'ai toujours eu un propriétaire qui avait les clés et sonnait de temps en temps chez moi l'air de rien, pour jeter un œil…
En fait, ce n'est pas cet appartement que je vais regretter, mais tout ce qu'il représentait.

J'ai lu un jour qu'un déménagement était l'événement le plus traumatisant qui puisse vous arriver, après un décès. Ma tante, elle, dit qu'il faut un an complet pour se sentir bien dans un nouvel appartement. Triste perspective.

Allons, allons, reprenons-nous! Blanche, tu es une battante! Vite, pensons aux choses positives qui me sont déjà arrivées depuis deux jours.
Hum…Difficile…
J'ai quelque chose!! C'est tout petit, mais vous verrez, ça vaut le coup: j'avais repéré les tringles à rideau de l'appartement lors de ma première visite, et avais évalué leur longueur à vue de nez. J'ai commandé mes voilages à la Redoute, en croisant les doigts pour ne pas me tromper de dimension. (Entre parenthèses, le choix de dimensions de voilages est phénoménal à la Redoute: il faut le vouloir pour ne pas trouver rideau à votre tringle!) L'idée sous-jacente était de ne pas avoir à faire d'ourlet (je sais à peine coudre un bouton).
Eh bien, j'ai reçu mon paquet il y a quelques jours, et c'est la première chose que j'ai installée hier! Et croyez-le ou pas, mais mes rideaux vont im-pec-ca-ble!! La classe…

Mes pièces sont vides, mais mes fenêtres sont magnifiques!