mardi, novembre 27, 2007

Les aléas du sport dominical…

Dimanche matin, à la fin de ma séance de fitness, je rentrais tranquillement dans les vestiaires, quand une femme s’est plantée devant moi, sans me regarder. Elle arrivait à la salle de gym, son manteau encore mis et sa serviette propre dans la main.
Je me suis retournée, ai farfouillé dans mon casier ; elle était toujours là. Coup d’œil rapide sur les autres casiers : tous étaient pris à côté de moi, mais certains étaient libres un peu plus loin. Elle aurait donc pu en prendre un.
Pourquoi la dame n’allait-elle pas voir plus loin ?

J’ai attrapé mon sweat en polaire, l’ai enfilé – heureusement que je prends ma douche chez moi, sinon je me serais déshabillée sous le nez de l’inconnue… qui était toujours là.
J’ai pris mon sac à dos, y ai rangé mon cadenas et ai montré que je partais.
Dès que la femme l’a vu, elle s’est précipitée sur mon casier. J’ai jeté un dernier coup d’œil en arrière : mon numéro de casier était le 13.
Avions-nous affaire à une sportive superstitieuse ?

samedi, novembre 24, 2007

Souvenirs…

En faisant du tri dans mes ‘écrits’ (nom du dossier sur l’ordinateur), j’ai retrouvé mon tout premier essai d’écriture, un petit recueil de moments vécus.
Je l’ai relu avec tendresse. C’est maladroit, un peu alambiqué, mais sincère, et j’ai l’impression que je suis depuis restée fidèle à mon style.
Et si je vous en soumettais un extrait ?


1996, York. Je rends visite à un ami qui y fait ses études.

(…) York est un endroit très plaisant, mais à la tombée de la nuit le vent se met à souffler dans les ruelles autour de la cathédrale, et l’ombre des remparts devient lugubre.
Vers 19 heures, on se met à frissonner et les rues se vident. Marco et moi sommes encore dehors. Nous attendons 20 heures. Rendez-vous est donné devant un pub au bord du fleuve : c’est là que le ‘Ghost Walk’ part. Ce soir, nous allons arpenter la ville endormie à la recherche des ses fantômes.
Le guide arrive, pas très grand mais l’allure imposante. Il porte un long manteau noir et une écharpe blanche. Il va emmener le groupe étape par étape, en racontant de sa voix grave les apparitions qui ont eu lieu les nuits de pleine lune. Dans les caves du château, un soldat enfermé par erreur revient monter la garde et hurler contre l’injustice dont il a été victime. Dans cette rue, un duel a été fatal pour un combattant. Il y revient une fois par an. Groupés autour du guide, nous écoutons attentivement. Marco se met derrière moi pour faire écran au vent et ne laisser personne m’effleurer : cela me ferait bondir.



Marco et moi avons dîné avant, et je digère. Malheureusement, nous avons mangé épicé, et pour soulager ma langue brûlante, j’ai bu beaucoup d’eau... Le guide continue à raconter avec sa voix d’outre-tombe, mais j’ai de plus en plus de mal à me concentrer : l’envie se fait très pressante. J’en fais part pudiquement à Marco, qui devient tout pâle. Marco est quelqu’un de très convenable, et ce n’est pas poli de quitter le groupe en demandant au guide quelle est la prochaine étape pour pouvoir le rejoindre plus tard. Pourtant, il n’y a pas vraiment le choix...

Etape suivante en tête, Marco et moi nous élançons dans une course effrénée à travers les ruelles éteintes du centre ville, à la recherche d’un fast-food charitable. Le seul MacDo que Marco connaît est fermé. Je vois au loin les lumières jaunes et orange du concurrent. Enseigne allumée = restaurant ouvert ? Espérons-le.
Nous courons aussi vite que nous pouvons. La porte est ouverte, mais il n’y a personne dans le fast-food. Les chaises sont sur les tables. Le ménage a été fait. J’entre, un jeune homme sort de la cuisine derrière les caisses. « Nous fermons, mademoiselle. Nous ne pouvons vous servir que du jus d’orange. » Une boisson ? Ah ça non. Entendant Marco rentrer derrière moi, je ne prends même pas le temps de répondre. C’est fou ce qu’une vessie pleine peut rendre mal poli. La détresse doit se lire sur mon visage, car le vendeur me laisse monter à l’étage sans rien dire (règle à connaître: les toilettes sont toujours à l’étage). Marco esquisse un sourire gêné.

Quand je redescends, Marco, debout devant la porte, sirote un jus d’orange. Il n’aime pas le jus d’orange, mais cela ne se fait pas de ne rien commander quand on utilise les toilettes. Il m’en propose. Hors de question : je n’ai pas envie d’un deuxième marathon.

mercredi, novembre 21, 2007

La grève ne fait plus recette…

Il y a douze ans, lors des ‘grandes grèves’ de 1995, ma sœur m’envoyait des fax à Moscou (pas d’e-mail à l’époque) : « tu vois sœurette, il n’y a pas qu’en Russie que c’est la m… ! »
Et je lui répondais : « comment cela ! A Moscou, il passe un métro par minute jusqu’à une heure du matin. Vous ne pouvez pas en dire autant ! »

Aujourd’hui, je suis revenue en France et ma sœur a émigré au Québec. En partie pour commencer une nouvelle vie, en partie parce qu’elle en avait assez de la mentalité ‘privilégiste’ et vindicative des Français.

Il y a douze ans, certaines couches de la population française avaient organisé des grèves qui ont duré plusieurs semaines et mis la France en mode ‘pause’. Il était politiquement incorrect de n’être pas d’accord avec les galères quotidiennes et la paralysie économique que cela engendrait.
Aujourd’hui, les témoignages de ‘Français moyens’ que j’entends dans les médias me réconfortent : ce n’est plus une honte de vouloir aller travailler. Ce n’est plus une honte d’être solidaire des générations futures en comprenant qu’on ne peut pas indéfiniment s’agripper aux privilèges consentis il y a soixante ans.

Qu’est-ce qu’un réactionnaire ? Quelqu’un qui s’oppose au changement. Cette définition serait-elle en passe de s’appliquer à ceux véritablement concernés par elle ?

Je suis pour la solidarité entre les salariés et entre les générations : si je dois travailler quarante ans pour que mes enfants aient une chance d’avoir une retraite, c’est normal. Si je dois travailler un jour de plus par an (suppression du Lundi de Pentecôte férié) pour aider les vieux, c’est normal.
Si un cheminot ou un prof doit en faire autant, c’est tout aussi normal.

Voilà ce que les gens commencent à penser et à oser dire.

Sœurette, rentre en France, le Gaulois évolue !

lundi, novembre 19, 2007

Paysages d’Eurostar


Comme j’aime ne rien faire dans un train !
M’asseoir confortablement, brancher mon mp3, et regarder le paysage.

Les voies ferrées qui quittent la gare du Nord, les immeubles parisiens un peu défraîchis juste au dessus, et le soleil d’automne qui se reflète dans les fenêtres.
Très vite, les gares de banlieue –Saint-Denis, Pierrefitte-, et leur îlot de vie autour : un bistro, un restaurant chinois, une boulangerie.
L’espacement des immeubles, l’arrivée des petits pavillons, et puis la campagne. Il fait très froid en ce mois de novembre, et ce matin la terre est recouverte de givre.

Un premier tracteur, devant une rangée labourée.
Un clocher d’église au centre d’un regroupement de maisons.
Une petite rivière bordée d’arbustes, au dessus de laquelle nous passons.
Quelle vue apaisante.
Je suis comme paralysée dans mon fauteuil : je n’ai pas envie de bouger, ni de lire le magazine que j’ai acheté avant de partir. C’est toujours ainsi ; je le sais, et pourtant je ne peux jamais m’empêcher de passer au Relay de la gare.

Et puis, le tunnel.
Il n’y a plus rien à regarder. Les oreilles se bouchent légèrement, le train file, remonte, déboule en Angleterre. Il bruine.
Une végétation de bord de mer –mer du nord, pas du sud-, la gare d’Ashford, puis à nouveau un tunnel.
Le train ne passe plus tranquillement par les banlieues londoniennes : adieu les rues bordées de maisons blanches aux toits en brique rouge, dont la forme rappelle celles du Monopoly. C’est le prix à payer pour arriver en 2h15 dans une gare flambant neuve, dont nos amis anglais semblent très fiers.
Ils le peuvent : sur le quai, sous l’horloge, nous attend la statue en bronze d’un couple qui s’enlace.

mercredi, novembre 14, 2007

On ne joue pas avec mes nerfs !:)

J’ai envoyé mon manuscrit à trois maisons d’édition.
Aucune réponse pour l’instant.
Ni oui, ni non, c’est déjà ça.
Je guette la sonnerie de mon portable et redoute d’ouvrir ma boîte aux lettres : un coup de fil, c’est bon signe, une lettre, très mauvais.

Tout à l’heure, mon téléphone sonne. Je regarde l’écran : ‘numéro privé’.
Je ne connais personne en numéro privé.
Le cœur battant, j’attrape délicatement mon portable et appuie sur la touche verte.
« - Allô ?
- Madame Krrrrr [grésillement]
- Pardon ? [cœur qui bat la chamade]
- Je suis bien à la boutique de toilettage Toutou Stop ?
- Euh, non… [encéphalogramme plat comme une crêpe]
- Ah, excusez-moi, j’ai dû me tromper de numéro ! »

C’est cela, oui…

samedi, novembre 10, 2007

Les Canadiens plus forts que les Américains!

Le saviez-vous?
Depuis un mois environ, le dollar canadien vaut plus que le dollar américain!!
Au 09 novembre 2007, 1 US$ = 0.94 CAD$!

Congratulations!

(Bof pour moi, qui vais bientôt au Canada...)

mercredi, novembre 07, 2007

‘C’est juste pas possible…’

En France de nos jours, l’on affectionne quelques expressions que l’on met à toutes les sauces. D’abord entendues dans les entreprises où elles ont été directement traduites de l’anglais, les ‘c’est juste pas possible’ et ‘je reviens vers toi’ font florès à présent dans toutes les conversations.

Mis à part ces anglicismes, nous Français modernes ponctuons également nos phrases de menues expressions du type ‘au jour d’aujourd’hui’ et ‘en même temps’, non pour signifier la conjonction de deux faits mais pour nuancer un propos.

‘Y’a pas de souci’, qui faisait fureur au début des années 2000, a été détrôné par ‘c’est clair’ et ‘grave !’, en langage plus familier.
Je tente moi-même actuellement de me sevrer de cette ‘clarté’ si commode en ressortant ‘de toute évidence’ et ‘c’est sûr’. Mais c’est clair que ce n’est pas évident !

samedi, novembre 03, 2007

Facebook, dites-vous ?

Qui n’a entendu parler de ce merveilleux outil internet vous permettant de retrouver vos anciens copains de bancs d’école ?

Une amie d’école de commerce m’a enjoint de m’y inscrire, tellement ce site était ‘addictif’ ; elle était très fière d’avoir retrouvé un affreux camarade de promo que nous surnommions ‘gromateur’, en référence à son regard déviant lorsque nous portions jupe ou décolleté.

Je me suis donc connectée ce matin sur le site, et ai observé les photos de mes camarades de classe perdus de vue, comme ce frimeur grec rencontré il y a 10 ans sur les bancs de l’université de Londres : il s’est fait photographier aux commandes d’un hélicoptère, des Ray Ban sur le nez… Les gens ne changent pas !
Mais à part son nom –que j’avais oublié- et son année de graduation, aucune autre information n’était disponible ; et franchement, cela m’importait-t-il ? Tant mieux pour lui s’il sait piloter des avions ! A part cela, je n’ai pas l’intention d’entrer en contact avec lui.
Car finalement, si j’ai perdu de vue tous ces anciens camarades d’études, c’est que nous n’avions rien à partager. Cela serait-il différent aujourd’hui ? J’en doute. Aujourd’hui, ceux qui sont encore mes amis sont ceux que je n’aurais de toute façon pas perdu de vue. Alors, le compte est bon.

Facebook, ce sont cinq minutes de fun à passer en revue les photographies soigneusement choisies de vos anciens camarades : photos souvent prises lors de vacances au bout du monde ou de soirées bien habillées ; aucune tristounette photo d’identité. Moment sympathique. A présent, je passe à autre chose.