samedi, mars 31, 2007

Un moine rentre à Beyrouth

Il était dans la file pour le contrôle des passeports, à Roissy.
Robe de bure blanche, gros pull noir et chaussures épaisses. Pas très grand, chauve, le bouc noir, il avait l’air d’avoir couru : de petites gouttes de sueur perlaient sur son front.
Un peu engoncé dans ses vêtements et chargé de toutes parts, il ne savait que faire de sa petite bouteille d’eau minérale, qu’il prenait d’une main à l’autre, posant ses sacs alternativement.

Sur le haut d’un sac en papier, un DVD avec des inscriptions en arabe.
Sur lui, un uniforme chrétien.
Cet homme-là se rend au Proche-Orient, me suis-je dit.
Il a pris sa carte d’embarquement, j’ai louché pour la lire : Beyrouth.

Là, j’ai ressenti en regardant ce petit homme tout le courage que cela prend de vivre sa foi, quelle qu’elle soit, dans une région où le mot religion fait immédiatement naître des conflits.

jeudi, mars 29, 2007

Almaty, c'est ça aussi!


Vue d'ensemble


'Le Palais des écoliers'


Académie de théâtre

lundi, mars 26, 2007

C'est où, ça?

Le premier qui devine où ont été prises ces photos, je lui fais un post panégyrique dans la semaine!

Parole de Blanche!


samedi, mars 24, 2007

Maudits soient les hommes qui ne rangent rien !

Quand je pars en voyage plusieurs jours, j’aime laisser des billets doux disséminés dans l’appartement de mon chéri.
Cette fois-ci, je n’ai pas été très originale, et ai laissé le petit mot en évidence sur la table basse : emplacement stratégique, ai-je pensé, que Clément ne risque pas de manquer à son retour du travail : la table du salon est pile entre le canapé et la télé.

Cette fois-ci, je suis rentrée tôt le matin de mon périple, trop tard pour voir Clément, mais assez tôt pour rencontrer la dame qui fait le ménage chez lui.
Nous ne nous connaissons pas bien, et elle parle peu français, mais c’est une personne sympathique et qui ose dire les choses – elle me demande régulièrement d’acheter de nouveaux produits d’entretien.

En posant mon sac dans le salon, j’ai vu que mon petit mot traînait encore sur la table.
La femme de ménage, en train d’épousseter les étagères, se tourne vers moi et me dit : « tu avais laissé une note la semaine dernière où tu me demandais d’arroser les plantes, alors je l’ai fait ! »

La note en question, c’est le billet doux, qui disait :
« Je t’aime et tu vas me manquer.
Blanche.
PS : n’oublie pas d’arroser les plantes ! »

La honte, la honte, la honte…

Maudits soient les hommes qui ne rangent rien !

mercredi, mars 21, 2007

Les PNC* en goguette


Faire la queue au contrôle de police ne provoque pas chez moi une quelconque hilarité.
Cela m’arrive souvent, c’est très lent, et la patience n’est pas ma qualité principale.

Mais ce matin, je me suis retrouvée au milieu d’une équipe de PNC Air France, qui pour une fois ne passaient pas en priorité, agitant devant la vitre des policiers leur badge-sésame.

Dans un avion, les PNC savent exactement ce qu’ils doivent faire, et en tout cas sur Air France, sont très bien formés : contrôle de la carte d’embarquement, comptage des passagers, vérification de la porte opposée…

Mais à terre, sans leur badge-passe-partout, cela donne ceci :
leur chef qui leur court après pour leur distribuer un carton d’embarquement qu’ils ont oublié de prendre au guichet,
et quinze personnes qui fouillent tout d’un coup dans leur poche/sac à main quand le policier dit au premier du groupe que pour un contrôle de police il faut une pièce d’identité…
Imaginez quinze personnes poser par terre comme un seul homme tous leurs paquets et se mettre à farfouiller dedans !

Idem aux rayons X juste derrière : c’est bien la première fois qu’on leur demande de se déshabiller comme nous passagers lambdas le faisons à chaque fois !
La ceinture, la veste et les chaussures aussi ? Eh bien oui, I’m afraid

Je les observe amusée, étape par étape.
Merci, chers amis, vous avez rendu mon attente moins longue !

*Personnel Navigant Commercial, aussi connus sous le nom de stewards et hôtesses de l’air.

lundi, mars 19, 2007

Pour s'apaiser



Regarder cette photo



Et puis celle-ci

Et se dire qu'on a bien de la chance de vivre si près, finalement, de cet endroit...
Bled, en Slovénie, petit lac coincé entre la fin des Alpes et la mer Adriatique...

... A/R quotidiens pour Ljubljana sur Easyjet!

vendredi, mars 16, 2007

Pourquoi je ne voterai pas Bayrou



1) J’ai horreur des phénomènes créés par les media. Or, Bayrou monte dans les sondages depuis que les media s’intéressent à lui.

2) Bayrou est le candidat du « ni… ni… ».
Bayrou a été ministre, il siège à l’Assemblée depuis bien longtemps, il a souvent voté non à des propositions de loi, mais a très rarement proposé des alternatives.
On choisit Bayrou parce qu’on veut ni de… ni de …
Pour moi, un choix si important ne doit pas être un non-choix, justement.

3) Tous les gens que j’ai rencontrés et qui ont décidé de voter Bayrou le disent avec une certaine nonchalance, voire un certain humour : tous ces débats les fatiguent, toutes ces propositions les ennuient…
Pour signifier leur désaccord, ils votent autre chose. Ce choix ne participe-t-il pas d’un certain… snobisme ?

4) La raison la plus importante pour laquelle Bayrou n’aura pas ma voix est le moyen terme : pensons deux minutes à l’après-élection.
Imaginons que Bayrou est élu.
Il forme, comme il l’a promis, un gouvernement d’union nationale. Comme Romano Prodi l’a fait il y a quelques mois en Italie : pour satisfaire tout le monde et piocher dans tous les bords, il a dû nommer plus de cent ministres. Adieu le rêve de décisions productives et d’action rapide qui en découle…

D’ailleurs, il y a quelques semaines, l’Italie étant devenue ingouvernable, Prodi n’a-t-il pas été obligé de présenter sa démission ?

Le problème sera le même lors des élections législatives, qui arrivent juste après : assurément, nous ne voulons pas de cohabitation*. Alors, peut-on trouver dans les rangs de l’UDF plusieurs centaines de députés-tout-près-d’être-élus ? Je n’en suis pas certaine…

Comme disent les Anglais, a bird in the hand is worth two in the bush.
Alors, avec tous ces doutes en main et les deux oiseaux dans le buisson, j’ai toutes les raisons de ne pas voter Bayrou et m’intéresser de plus près aux programmes des autres candidats.

* Pour les blogueurs québécois, la cohabitation signifie que le président est d’un parti et le gouvernement (avalisé par le parlement) d’un autre, ce qui ne manque pas de provoquer une certaine paralysie de la vie politiquefrançaise…

lundi, mars 12, 2007

Je ne prends les souterrains qu’à Moscou

A Moscou, vous n’avez pas le choix : il n’y a pas de passages pour piétons.

A Paris, les souterrains sentent l’urine.

A Moscou, ils sont tellement grands (artères de gigantisme soviétique oblige) qu’ils sont parsemés de kiosques où vous trouvez de tout : cigarettes, viennoiseries, journaux, lingerie, parfums contrefaits…

A Paris, mieux vaut rester à l’air libre, d’autant plus que les voitures klaxonneront… mais vous éviteront.

Ce n’est pas le cas à Moscou : imaginez la grosse Lada lancée à pleine vitesse foncer sur vous.

A Paris, ils sont toujours déserts et de fait, glauques.

A Moscou, c’est une ville sous la ville, un univers qui grouille… chaleur bienvenue, surtout en plein hiver !

dimanche, mars 11, 2007

Un Gallimard bien mitigé ; note de lecture


Clichés :
• « volutes de la fumée bleue »
• « de gros flocons (…) comme des plumes d’oie sur un sol scintillant »

Grammaire douteuse / relecture trop rapide :
• « S’il n’était endormi de fatigue au volant et aurait percuté un poids lourd venant en sens inverse, sa vie se serait arrêtée. » Excuse me ?

Phrases alambiquées / style compliqué :
• « Je faisais salon dans la petite pièce que nous réservions à cet effet » ;
• « profitant du huis-clos imposé par la voiture », deux fois en deux paragraphes ;
• « les contraintes matérielles pèsent lourd comme du lait de vache dans l’estomac d’un adulte» ;
• « Le lendemain était le premier jour du week-end. » Et pourquoi pas « le lendemain était un samedi » ?

Ne connaissant pas l’auteur Marc Dugain, j’ai été poussée à acheter son nouveau livre -19€90, au passage- par des critiques dithyrambiques dans différents magazines.
Quelle ne fut pas ma déception à la lecture des phrases citées plus haut…

Alors quoi, les journalistes ayant rédigé ces articles souhaitent-ils rester dans les petits papiers du tout-puissant éditeur Gallimard, au cas où, un jour, ils auraient un manuscrit à lui vendre ?

Où est passée l’objectivité journalistique ?

Pour garder la mienne, je dois tout de même avouer que j’ai beaucoup aimé la troisième (et plus importante) partie du livre Une Exécution ordinaire : l’auteur revient à travers des personnages fictifs sur le drame du naufrage du Koursk, en Russie, en août 2000.
Il le fait avec délicatesse, sans pathos déplacé, et avec beaucoup de réalisme.

Mais une question demeure : cela suffit-il pour en faire un bon Gallimard ?
Car quoi qu’on en dise, cette maison d’édition parisienne reste pour tous les apprentis-écrivains le Graal absolu.
Alors, vous imaginez la déception quand la couverture jaune et rouge ne tient pas toutes ses promesses…

jeudi, mars 08, 2007

meetic.fr

Je prenais hier soir un Mojito à l’Indiana Café avec un ami depuis peu célibataire.
Poussé par ses amis célibs’ et « sociologiquement intéressé par l’engouement pour ce site de rencontres », il s’est inscrit sur meetic.fr.

30 € par mois pour les garçons, gratuit pour les filles. Comme dit mon ami : « les mecs qui s’inscrivent sont plus désespérés que les nanas, car eux font la démarche de payer. Quant aux filles, comme elles ne payent pas, elles sont très nombreuses à s’inscrire, et c’est tout benef’ pour les mecs ! »
Bref, un excellent business model.

Mais écoutons plutôt mon ami, bien de sa personne, intelligent et en apparence sûr de lui : « ce truc est totalement addictif ! Je me connecte au moins trois fois par jour, et j’y reste plusieurs heures ! Heureusement que je suis à mon compte, car sinon je me serais déjà fait virer ! Quoique, je me donne seulement jusqu’à la fin de mon mois d’abonnement : sinon ma boîte va couler !
L’autre problème, c’est que je ne rencontre plus personne ‘en vrai’ ! Au lieu de sortir avec des potes et de –peut-être- faire des rencontres, je préfère rentrer chez moi, car je sais qu’il y aura plein de filles avec qui tchatcher ! C’est plus facile, et un peu triste, en fait…

Cela dit, les expériences sont quand-même marrantes : cet après-midi, j’ai discuté pendant une heure avec une meuf : elle avait une répartie incroyable, je la kiffais trop, et en plus elle était super mignonne.
Tout d’un coup, elle me donne son numéro pour que je l’appelle. J’ai eu peur : est-ce que j’allais aimer sa voix ? Et elle, la mienne ? Et puis le téléphone, il faut répondre du tac au tac ! Tu ne peux pas réfléchir deux minutes devant ton écran sur ce que tu vas écrire !
Mais bon. Je me suis jeté à l’eau, et c’était super sympa.

Elle m’a proposé qu’on se voie au bois de Vincennes. Elle était à côté, moi aussi, une petite heure en dehors du boulot, why not ?
Je l’ai attendue devant le zoo, elle s’est pointée en voiture, et on a tchatché, elle derrière son volant, moi adossé à sa portière.
C’était sympa ; on a bien ri, les gens qui passaient en voiture nous regardaient de travers en croyant que c’était une p… !
Mais je ne suis pas sûr que je la reverrai : en fait, elle était plus grosse que sur sa photo… »

Regard désapprobateur de Blanche pour son ami, qui répond – et je crois qu’il n’a pas tort : « d’accord, c’est un peu nase, comme raison. Mais les hommes font vachement plus gaffe au physique que les femmes ! »

mardi, mars 06, 2007

La mort d’un académicien



Il était né Lev Aslanovitch Tarassov, il y a 95 ans.
Débarqué à Paris en 1920 pour fuir la Révolution d’Octobre, obtenant le prix Goncourt en 1938 à l’âge de 27 ans, il était membre de l’Académie Française depuis 1959.

Pour moi, Henri Troyat a d’abord été l’auteur de mes premiers romans de ‘grande fille’, avec sa trilogie Viou ; ma première lecture érotique quand Viou, la jeune héroïne devenue étudiante-danseuse, vit sa première expérience avec un homme et qu’elle marche devant lui « nue, d’une démarche dansante. » Cette phrase est restée gravée dans ma mémoire.

Henri Troyat, c’est aussi celui qui fait dire à son héros dans L’Elephant Blanc : « il y a deux sortes de fidélité : celle de l’homme qui refuse de regarder à droite et à gauche par crainte de perdre confiance, et celle de l’homme qui conserve sa confiance parce qu’ayant regardé à droite et à gauche il s’est convaincu que son choix était le meilleur. »

Henri Troyat était resté humble malgré son succès, accessible, gentil.
Je relis avec tristesse la carte manuscrite qu’il m’avait envoyée pour m’encourager dans la publication de mes Nouvelles Russes.
Projet qui n’aboutit jamais, soit que mes mots n’aient pas été publiables, soit que Troyat n’ait plus été assez ‘bankable’ pour qu’on prenne son soutien en considération…

dimanche, mars 04, 2007

Recette d'un dimanche parfait

Prenez une douce brise printanière et un soleil qui joue avec les nuages;

Un vieil ami londonien qui descend à Paris pour la journée;



Un quartier -le Marais-, une place -la place des Vosges-, le plus vivant et la plus belle de Paris;



Une promenade vers l'île Saint-Louis pour s'acheter une glace chez Bertillon et admirer la vue;



Et enfin, une trouvaille à 15 euros, ces charmantes petites ballerines rouges vernies, qui iront divinement avec ma nouvelle robe noire;

Mélangez le tout, agrémentez de discussions où l'on refait le monde (à défaut de se refaire soi-même), et voici la recette du dimanche parfait!


(Et merci à Wikipedia d'avoir remplacé pour ce post mon appareil photo oublié chez moi...)

jeudi, mars 01, 2007

Paroles d’une sage

Elle a dit : « c’est bien joli, de se rebeller. C’est bien joli de se dire qu’on est libre. Sauf qu’on n’est peut-être pas si libre qu’on veut bien le croire.

Tenez, imaginez un endroit où vous devez aller, et où tout le monde doit porter du turquoise. C’est le dress-code. Une grande salle remplie de turquoise. Et pourquoi devrais-je porter du turquoise, vous dites-vous ? Cela ne me sied pas au teint !
Alors, vous décidez de ne pas suivre la reco, et vous y allez habillée en rose.
Un rose fuchsia, bien pétant, vous voyez ? Vous vous singularisez. Sauf, que pendant le meeting, personne ne vous parle, personne ne vous écoute, parce que vous n’êtes pas en turquoise.
Eh oui, vous faites tâche dans cette salle, et personne ne vient vous voir !
Finalement, vous auriez mieux fait de rester chez vous ! Vous ne vous seriez pas ridiculisée, et vous n’auriez pas perdu votre temps, toute seule au milieu de la foule turquoise !

Vous voyez ? La vraie liberté, ce n’est pas la rébellion, ce n’est pas l’indignation perpétuelle, car elle ne mène à rien !
La vraie liberté, c’est la liberté intérieure de l’esprit, l’esprit qui veut avoir la paix et arriver à ses fins, et s’habille donc en turquoise, même s’il sait qu’il pourrait porter du fuchsia. Et ce savoir lui suffit pour ne pas se sentir étriqué contre son gré ! »