dimanche, mars 11, 2007

Un Gallimard bien mitigé ; note de lecture


Clichés :
• « volutes de la fumée bleue »
• « de gros flocons (…) comme des plumes d’oie sur un sol scintillant »

Grammaire douteuse / relecture trop rapide :
• « S’il n’était endormi de fatigue au volant et aurait percuté un poids lourd venant en sens inverse, sa vie se serait arrêtée. » Excuse me ?

Phrases alambiquées / style compliqué :
• « Je faisais salon dans la petite pièce que nous réservions à cet effet » ;
• « profitant du huis-clos imposé par la voiture », deux fois en deux paragraphes ;
• « les contraintes matérielles pèsent lourd comme du lait de vache dans l’estomac d’un adulte» ;
• « Le lendemain était le premier jour du week-end. » Et pourquoi pas « le lendemain était un samedi » ?

Ne connaissant pas l’auteur Marc Dugain, j’ai été poussée à acheter son nouveau livre -19€90, au passage- par des critiques dithyrambiques dans différents magazines.
Quelle ne fut pas ma déception à la lecture des phrases citées plus haut…

Alors quoi, les journalistes ayant rédigé ces articles souhaitent-ils rester dans les petits papiers du tout-puissant éditeur Gallimard, au cas où, un jour, ils auraient un manuscrit à lui vendre ?

Où est passée l’objectivité journalistique ?

Pour garder la mienne, je dois tout de même avouer que j’ai beaucoup aimé la troisième (et plus importante) partie du livre Une Exécution ordinaire : l’auteur revient à travers des personnages fictifs sur le drame du naufrage du Koursk, en Russie, en août 2000.
Il le fait avec délicatesse, sans pathos déplacé, et avec beaucoup de réalisme.

Mais une question demeure : cela suffit-il pour en faire un bon Gallimard ?
Car quoi qu’on en dise, cette maison d’édition parisienne reste pour tous les apprentis-écrivains le Graal absolu.
Alors, vous imaginez la déception quand la couverture jaune et rouge ne tient pas toutes ses promesses…

4 commentaires:

Onassis a dit…

Ça fait mal ça !! Les déceptions artistiques sont cruelles...

Blue a dit…

C'est vrai que ça sonne plutôt amateur!

Anonyme a dit…

j'ai bien apprécié ce relevé impitoyable et très juste ! Cela m'a rappelé avoir abandonné, à 18 ans, la lecture de Madame Bovary après être tombé sur une phrase qui donnait à peu près ceci, de mémoire : "Son âme était triste comme une chambre dont la lucarne donnait au Nord". J'avais trouvé cette phrase affligeante (ce qu'elle est d'ailleurs). Pourtant depuis, j'ai lu une flopée de bouquins de très moyenne qualité sans problème aucun. Comme quoi, tout est bien affaire d'attente...

Blanche a dit…

Bien d'accord avec toi, Philippe!