J’étais conviée samedi soir à un raout école-de-commercien chez un camarade de promo.
J’hésitais à y aller, redoutant comment cette soirée allait tourner. Avant, pendant nos études, le vin bon marché coulait à flot, et deux garçons finissaient toujours tout nus, ou à s’embrasser les yeux bandés, à l’issue d’un tirage au sort défavorable. Maintenant, le champagne est là si on arrive à l’heure, et deux garçons finissent toujours par rivaliser de joutes verbales sur quelle société du CAC40 est plus ‘OPA-ble’ que d’autres…
Cependant, par nostalgie pour nos soirées estudiantines, et par amitié pour les camarades de promo qui me sont resté chers, j’ai décidé d’aller à cette soirée.
Je suis donc arrivée chez Sophie et Yves vers 21 heures, une bonne bouteille de rouge à la main. Ils viennent d’acheter un 3-pièces près de la Mairie du 15ème, et je doute qu’ils attendent très longtemps avant de faire un bébé.
Plus le temps passe, et plus les gens arrivent en couple à ce genre de soirée. Je le redoutais un peu (comme j’ai appris à le faire…) mais j’ai aperçu au bout du salon, près du bar, ma petite bande d’irréductibles célibataires (oh, rien de bien folichon, trois filles et un garçon).
« - Blanche ! Par ici ! »
Je fais mon tour de bises, « tu veux boire du blanc et du rouge ?
- Euh… il n’y a plus de champagne ?
- Ben non, il n’y avait que deux bouteilles, et les financiers là-bas ont tout bu ! » dit une des filles en désignant du menton un petit groupe de garçons adossés au canapé.
Je les reconnais vaguement. On se croisait à la cafet’, mais ils suivaient les cours de finance, et nous ceux de marketing… Autrement dit, pas du tout la même culture !
Il y en a bien un qui me rappelle quelque chose plus que les autres : j’ai oublié son nom, mais pas la seule fois où je lui ai parlé.
C’était au tout début de l’école de commerce, quand nous suivions tous les mêmes cours de base.
Nous travaillions sur un cours de stratégie marketing BMW, et les trois autres personnes de mon groupe n’en foutaient pas une : il y avait un juriste qui aimait écrire ‘nonobstant’ et ‘sus-cité’ (bonjour le slogan), une Chinoise qui ne comprenait pas le français, et un autre mec qui m’a tellement marquée que je n’en ai aucun souvenir.
Bref, l’équipe de choc.
A la bibliothèque, je fulminais de devoir faire seule tout le boulot, pendant que les autres groupes travaillaient ardemment dans leurs boxes.
A un moment, ce ‘garçon financier’ est venu me voir pour me demander une feuille, et m’a dit :
« - Ca se passe bien, votre cas BMW ? Tu n’as pas l’air très contente… Y a-t-il un problème ?
- Le problème, c’est que mes coéquipiers m’ont lâchement abandonnée, et que je dois tout faire toute seule », dis-je consternée.
- « Ouh la, j’aurais mieux fait de ne rien te demander !! » répond-il en reculant. « Bon, merci pour la feuille ! Et bon courage ! »
C’est qui ce mec qui vient me poser des questions et ne veut même pas entendre leur réponse ??
Voilà. C’est le seul souvenir que j’ai de ce garçon.
Enfin, garçon, je ne sais plus, il a bien changé en quelques années : il a les cheveux courts, et fait moins grand mec gringalet. Fréquenterait-il une salle de gym ? En tout cas, son jean lui va très très bien !
« - Blanche ? Tu es avec nous ? » Mon petit groupe interrompt ma rêverie. Carole me lance : « il est mignon, Clément, hein ? »
Il s’appelle Clément ? D’accord.
Plus tard dans la soirée, je me retrouve –allez savoir pourquoi-, à côté de Clément sur le canapé. Les autres sont partis se resservir du taboulé, et nous sommes tous les deux.
« - Blanche, c’est ça ?
- Oui, c’est ça. Et toi ? Désolée, je ne sais plus comment tu t’appelles… » petite vengeance, c’est petit mais ça fait du bien !
- Clément. Alors, qu’est-ce que tu deviens, depuis l’école ? »
On a discuté, et, cette fois, Clément a écouté ce que je racontais.
On a même astrologie (mon dada), et il a eu l’air intéressé !
Il est Lion, je suis Gémeaux. C’est une bonne combinaison, air/feu . Le Lion, c’est le roi de la jungle, il est fier et bienveillant, au dessus de la mêlée. Le Gémeaux, c’est le singe, le fou du roi, qui fait le clown, admiratif qu’il est devant la belle tignasse.
Et voilà. Je pense que vous avez deviné que… j’aime bien Clément, finalement !
J’espère qu’il va m’appeler… sinon, je serais vraiment déçue d’avoir trouvé le prétexte de calculer son thème astral pour lui donner mon numéro…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
Eh ben bonne chance avec Monsieur Clément. ;)
C'est pas un peu compliqué comme prétexte? T'étais au p'tit coin quand la simplicité est passée?
;-)
*musique de La croisière s'amuse*
Love ...
:-)
Bonne chance !
Arfff, le prénom importe peu...
@Chris: ta question est plus vaste qu'il n'y paraît!:)
Je pense que c'est une histoire de différence culturelle, en fait: je ne sais pas outre-Atlantique, mais en France on ne peut pas être aussi direct; c'est pourquoi on trouve des chemins détournés (qui passent -ou non- par le p'tit coin:)) pour s'échanger les numéros de téléphone.
Eh oui, nous sommes des latins, et les femmes ne disent pas "tu me plais, voilà mon numéro!"
Hypocrite? Peut-être... Mais l'important, c'est que Clément m'apppelle!!
Ok je comprends...S'il le fait, tiens nous dans la confidence...(mon côté curieux qui ressort !)
Enregistrer un commentaire