Il y a douze ans, lors des ‘grandes grèves’ de 1995, ma sœur m’envoyait des fax à Moscou (pas d’e-mail à l’époque) : « tu vois sœurette, il n’y a pas qu’en Russie que c’est la m… ! »
Et je lui répondais : « comment cela ! A Moscou, il passe un métro par minute jusqu’à une heure du matin. Vous ne pouvez pas en dire autant ! »
Aujourd’hui, je suis revenue en France et ma sœur a émigré au Québec. En partie pour commencer une nouvelle vie, en partie parce qu’elle en avait assez de la mentalité ‘privilégiste’ et vindicative des Français.
Il y a douze ans, certaines couches de la population française avaient organisé des grèves qui ont duré plusieurs semaines et mis la France en mode ‘pause’. Il était politiquement incorrect de n’être pas d’accord avec les galères quotidiennes et la paralysie économique que cela engendrait.
Aujourd’hui, les témoignages de ‘Français moyens’ que j’entends dans les médias me réconfortent : ce n’est plus une honte de vouloir aller travailler. Ce n’est plus une honte d’être solidaire des générations futures en comprenant qu’on ne peut pas indéfiniment s’agripper aux privilèges consentis il y a soixante ans.
Qu’est-ce qu’un réactionnaire ? Quelqu’un qui s’oppose au changement. Cette définition serait-elle en passe de s’appliquer à ceux véritablement concernés par elle ?
Je suis pour la solidarité entre les salariés et entre les générations : si je dois travailler quarante ans pour que mes enfants aient une chance d’avoir une retraite, c’est normal. Si je dois travailler un jour de plus par an (suppression du Lundi de Pentecôte férié) pour aider les vieux, c’est normal.
Si un cheminot ou un prof doit en faire autant, c’est tout aussi normal.
Voilà ce que les gens commencent à penser et à oser dire.
Sœurette, rentre en France, le Gaulois évolue !
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5 commentaires:
J'ai hâte de voir cette évolution au quotidien, Blanche. J'avoue que le refus du changement - qui est aussi le refus de la réalité - m'énerve, en France.
C'est clair que les cheminots ils nous les brisent... Au regard du niveau de rémunération de leur retraite et du travail fourni pour l'obtenir, ils peuvent aller jusqu'à 40 ans !!
En Grande Bretagne on a vraiment l'impression que la France est resté dans le 20e siècle et refuse de bouger pendant que le reste du monde a changé. Même moi, dont le père était syndicaliste toute sa vie, je commence à partager cet avis!
Mon mari adore le vin mais il n'achète plus de vin français parce qu'il trouve les vins du "nouveau monde" meilleurs et à de prix plus abordables. Pourquoi? Parce que les viticulteurs français s'accrochent aux méthodes traditionelles.
>Sœurette, rentre en France,
>le Gaulois évolue !
Mais non, viens plutôt rejoindre soeurette (blanchette ?) au Québec ; il y a toujours de la place pour des gens aussi généreux que vous. Et puis, avec le réchauffement de la planète, nous n'avons plus les hivers rudes d'autrefois - et l'été, il y fait plus chaud qu'à Paris maintenant ;-)
Mo: c'est vrai que les vins du nouveau monde sont très bons! Différents des vins français, tout simplement... Ton mari ne devrait pas les boycotter, justement pour aider tous ces vignerons français qui veulent renouveler le vignoble français et le rendre plus 'accessible'!:)
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