Je patientais gentiment dans la salle d’attente de ma généraliste quand je surpris l’étrange conversation qui se tenait dans la pièce d’à côté : mon médecin partage son cabinet avec un pédicure dont le bureau n’est séparé de la salle d’attente que d’une mince porte en verre dépoli.
Entre les bruits de coupe-ongles, j’entends la patiente se plaindre d’être encore célibataire :
« - La finale de la Coupe du Monde, eh bien je l’ai regardée toute seule, devant ma télé, une pizza sur les genoux ! Vous ne pensez pas que le tableau serait plus beau s’il y avait un homme assis à côté de moi sur le canapé ?
- Ca c’est sûr…, répond le praticien affairé.
- Mais non, poursuit la jeune femme, je suis toujours toute seule ! Et en plus, je n’attire que les losers ! S’il y a un mec pauvre, moche et méchant dans une salle, aucun doute, il est pour moi ! Je suis un aimant à nuls ! Il doit y avoir quelque chose en moi qui cloche… Peut-être devrais-je faire une psychothérapie ? »
[Non, non, non, pensé-je en mon for intérieur, très mauvais ! Il ne faut jamais se dévaloriser devant les autres, m’a dit une fois ma tante. Et ô combien avait-elle raison… Pourquoi dire du mal de soi alors que les autres, faites-moi confiance, en disent déjà suffisamment ? Pourquoi en rajouter ?
Bref, la patiente, qui ne se démonte pas, continue : ]
« - Et vous aussi, vous êtes célibataire ?
- Oh, vous savez, moi, ça va ça vient… C’est comme la queue du chien ! »
La réponse qui tue…
C’est ici que ma docteure vient me chercher.
Je ne saurai jamais si ces deux-là sont sortis ensemble du cabinet, ou chacun de son côté.
samedi, juillet 15, 2006
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