Il paraît qu’il faut préserver ses proches. Soit. Est-ce une raison pour leur cacher la vérité ?
« Il ne faut pas dire à Papi que son copain d’enfance est décédé. Cela pourrait lui faire un choc. »
Evidemment, cela lui ferait un choc. C’est terrible, la mort d’un ami. Mais puisque Papi ignorera tout de cette mort, il ne pourra pas faire son deuil ; il ne pourra pas rendre un dernier hommage à son vieux copain en allant à ses funérailles. Puisque Papi ignorera cette mort, il ne pourra même pas décider s’il souhaite ou non se rendre à l’enterrement.
Bien sûr, Papi est fragile, et ce choc pourrait être préjudiciable pour sa santé. D’accord. Cependant, tout pourrait être mauvais pour sa santé : il glisse en sortant de la douche et se casse le col du fémur ; il se fait renverser par une voiture qu’il n’a pas vue parce qu’il ne voit plus très bien, et la peur subite lui provoque un infarctus.
Tout est potentiellement dangereux pour une personne vulnérable.
Même son libre-arbitre, visiblement.
Au nom de quelle éthique a-t-on le droit de décider que l’autre peut ou ne peut pas savoir ? N’est-ce pas enlever sa liberté à l’autre que de décider à sa place ?
Ce prétexte de préserver n’est-il pas en fait une envie de toute-puissance vis-à-vis de l’autre, que l’on laisse volontairement ignorant ?
Je ne suis certes pas pour la ‘thérapie de choc’. Il faut savoir prendre des gants pour annoncer les mauvaises nouvelles ; faire preuve de délicatesse pour dire quelque chose qui ne fait pas plaisir.
Mais peut-on décider à la place de l’autre ce qu’il a le droit –ou pas- de savoir ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
7 commentaires:
Ben, je suis obligé d'être en accord avec toi.
Je suis parfaitement d'accord avec toi, Blanche. Ça m'insulterait terriblement si j'apprenais qu'on m'avait caché quelque chose "pour me ménager".
@Christophe: tu as le droit de ne pas être d'accord avec moi, tu sais, je ne suis pas trop virulente!:)
Au fait, ça va mieux au taf?
oui y'a du mieux au taf, je suis en train de prendre les mesures qui s'imposent.
Sinon, je suis du même avis que toi au sujet du message, lol
@Christophe: tu as raison d'aller de l'avant. C'est le meilleur moyen de ne pas de laisser bouffer!
Bonjour Blanche,
J'ai été confronté aux choix déchirants qui doivent être pris quand des parents âgé ne sont plus en mesure de prendre soin d'eux même. Quand ne le sont-ils plus capable ? Qui peut décider ? Et leur soutirer leur liberté ?
On devrait réfléchir à la solution que proposait l'auteure Benoite Groulx l'autre jour durant un talk show au Quebec; organiser la possibilité pour les personnes âgées de décider du moment de leur départ.
@Regor: je suis d'accord, c'est un véritable débat de fond, qui attend chacun de nous, quand les parents vieillissent...
Enregistrer un commentaire