En ces temps de fin d’année, je me demande : qu’y a-t-il de plus précieux, dans la vie ?
Facile : la famille, l’homme ou la femme qu’on aime.
Je me demande encore : est-il possible d’aimer avec cette même force ses amis ? Pas le cercle complet, non, la poignée d’une, deux ou trois personnes qui forment votre centre.
Est-il possible que ces personnes qui vivent à Barcelone ou Londres vous manquent à ce point ?
Que vous pensiez à elles quand des mots entendus vous rappellent la langue inventée avec elles ?
Et que le jour où vous vous revoyez, vous reprenez une conversation interrompue une seconde plus tôt ?
Il y a bien longtemps, on dirait une éternité, j’ai vu une psy parce que j’étais incapable de me livrer. Incapable de m’ouvrir.
Surtout avec mes amis. Mon amoureux, j’y arrivais ; ma famille, c’était plus dur, mais j’y travaillais. Mes amis, quels amis ?
Aujourd’hui, disséminés aux quatre coins du monde, ils sont ce que j’ai de plus précieux.
En fait, je ne m’autorisais pas à m’ouvrir à eux. Par peur de trop me livrer, ou de souffrir, je ne sais pas. Cela importe peu, à présent.
Mais j’ai réussi à trouver le code de la porte verrouillée, et ai laissé sortir les possibilités.
Aujourd’hui, mon amitié est indéfectible.
Un ami peut ne pas être disponible pendant plusieurs mois, ailleurs dans sa tête. Je patiente.
Ne pas connaître la date de mon anniversaire. On s’en fout, des anniversaires !
Mais attention, ne pas me trahir. Impossible de revenir en arrière. C’est arrivé une fois ; cela n’arrivera plus.
Demain, la nouvelle année. A qui penser, pour 2007 ?
A Bojana, qui écoute pendant des heures et des nuits mes prises de tête, qui m’encourage, qui me pose des questions sur moi, qui n’en a jamais assez de m’entendre. Et réciproquement.
A Giedre, qui est toujours disponible, là, maintenant, tout de suite, même pour juste cinq minutes ; il ne lui en faut pas plus pour tout comprendre. Giedre, qui me demande des conseils sur les produits de beauté et la belle-famille.
A Xavi, nos hurlements de rire, nos regards en coin, nos disputes sur le vocabulaire russe, nos conversations à n’en plus finir sur la bagatelle… ou sur la vie et la mort.
[Et comme aucun des trois ne parle français, ils ne risquent pas de lire ces lignes et prendre la grosse tête !:)]
Alors voilà. Je souhaite pour 2007 que mes plus chers amis aient une merveilleuse année, qu’ils me voient beaucoup, et qu’ils m’envoient un millier de mails et de SMS !
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9 commentaires:
Bonjour Blanche,
Je crois que les amis se trouvent quelque part dans les premiers rangs d'importance. Justement parce que souvent ils ne font pas parti du courant du quotidien, ils sont comme un repère intemporel.
Mais comme les amours, comme la famille, ils doivent être entretenus. J'ai fait l'erreur de laisser tranquillement disparaitre mes amitiés personnelles au détriment des amis de couple.....ben quand le couple disparait le reste aussi.....
Je te souhaite une très Bonne Année , que tes souhaits les plus chèrs se réalisent.
Bonne année, Blanche! J'admire ta patience, mais moi j'ai du mal à être patiente avec les amis jamais disponibles (ou jamais là quand on a besoin d'eux - sinon, l'amitié c'est quoi?). Je pense que l'amitié, ça se cultive et ça donne autant que ça reçoit.
@Regor: merci pour tes voeux, de même pour toi! Je suis d'accord avec toi, il faut toujours cultiver ses amitiés 'à soi', car quoi qu'il arrive, heureux en amour ou pas, on reste 'un' et on ne devient jamais juste 'une partie du couple'.
@Blue: tout à fait d'accord avec toi, la vraie amitié va dans les deux sens, et les vrais amis sont toujours là pour toi, même s'ils sont dans un moment de leur vie où c'est difficile pour eux de le faire.
Cependant, je pense aussi que la vraie amitié sait ne pas être trop exigeante/impatiente et sait comprendre que, parfois, l'autre a besoin de penser à lui, de se replier sur lui, avant de s'ouvrir à nouveau.
Par exemple,le père de mon ami Xavi est mort en janvier dernier; j'ai été là pour Xavi, et après quelques semaines, il m'a fait comprendre qu'il avait besoin de rester seul; il était dans sa phase égoïste, comme il disait. J'ai compris, continué à lui envoyer des mails (pour lui montrer qu'il n'était pas seul), sans attendre de réponse de sa part, et maintenant, il va mieux, a de nouveau envie de communiquer, et je suis toujours là!
Je suis allée le voir à Barcelone il y a 15 jours, et c'était comme si nous ne nous étions jamais quittés!
Bonjour Blanche -- Votre mots ici, je pense, sont les mots de passes pour la vie. Merci et une très Bonne Année à toi!
Ah oui, je vois ce que tu veux dire. Bien sûr, c'est tout à fait acceptable dans ce cas.
Bonne Année Blanche, 365 jours de paix et d'amour à toi!
Et levons notre verre à l'amitié car elle est souvent durable et on se rend compte dans les moments très durs combien elle est indispensable. Car nos amis on les choisi, et je connais pour en avoir moi aussi aux 4 coins de la planète, ce sentiment bizarre de continuer une conversation qui pourtant a pu être interrompue plusieurs mois voire plusieurs années avant ! Et je crois que ça demande une vraie volonté pour les faire durer, au delà des distances, des années qui passent et des événements de la vie, mais elles sont si précieuses...
Merci, Parisian! Je suis tout à fait d'accord avec toi, 'il faut cultiver son jardin'; et une amitié, ça se cultive, ça demande une vraie volonté pour la faire durer, comme tu dis.
Alors bonne année à toi, pleine d'amis et de sushis à Paris!:)
Bonjour Blanche,
J'ai été encore un fois, et Dieu merci, affecté par un billet de blogue... et j'ai fait ce que je devais depuis longtemps faire ... recontacter un ancien amis...un de ceux qui demeurent malgré tout , malgré même le peu de soin qu'on en a fait..... qui demeure jusqu'au moment d'un appel impromptu ... et d'une réponse d'amitié du temps , et hors du temps... "Salut le vieux !! Qu'est-ce que tu fais ? Viens me voir , on vas prendre une bière !! reste à souper !!! "
Merci Blanche pour ce billet, merci pour le retour d'un ami !!!
De rien, Régor!
Je suis contente que mon post t'ait touché!
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