samedi, mai 19, 2007

Saint-Denis



Les pas de ma grand-mère m’ont conduite aujourd’hui à Saint-Denis, dans le ‘9-3’, où elle a vécu jusqu’à son mariage.


De la mairie, où son père travaillait comme employé, à la Basilique où, très pieuse, elle allait à la messe tous les dimanches et où elle s’est mariée, j’ai fermé les yeux pour m’imaginer la ville il y a soixante ans.

Je suis entrée dans la cathédrale ; je savais que les rois de France y sont enterrés, mais je n’imaginais pas combien elle était grande. J’ai marché le long de la nef, me disant qu’elle aussi l’a fait, en robe blanche, devant sa famille, ses amis, et ses beaux-parents, arrivés la veille de leur campagne profonde, et qui avaient décidé au début qu’elles n’était pas un assez beau parti pour leur fils.
Finalement, c’était le mariage parfait : le fils de paysans arrivé à Polytechnique grâce à l’école de la République, et la fille d’employé municipal le jour et compositeur de musique le soir. Les poulets vivants apportés comme cadeau de mariage par ses parents à lui, la basilique Saint-Denis, aux orgues tenues par son père à elle.

Le cimetière communal était à côté. Neuf ans après sa mort, j’étais enfin prête à me recueillir sur sa tombe.

L’ennui, c’est que le cimetière est grand, et que je n’y suis allée qu’une fois, dans les circonstances que vous devinez. Peu propices à noter le numéro de l’allée, donc. Pas de plan des tombes à l’entrée – nous ne sommes pas au Père-Lachaise, aucune célébrité n’est enterrée ici-, j’ai suivi mon instinct et ai quitté l’allée principale par la droite.
Clément m’accompagnait. Avec la rigueur ingénieuristique qui le caractérise, il a déclaré :
« - Si tu ne sais pas où est la tombe, tu ne risques pas de la trouver. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
- Chut, je suis sûre que je vais trouver ! », ai-je répondu, cinq pas devant lui.
J’ai à nouveau tourné à droite, Clément m’a suivie, et je me suis retournée :
« - Tu pourrais peut-être m’aider à chercher ?:) Essaye plutôt l’allée suivante ! »
Ce qu’il a fait.
Une minute plus tard, je cherchais encore les noms sur les caveaux, et Clément m’a demandé :
« - Le nom de jeune fille de ta grand-mère, c’était bien K… ?
- Oui, pourquoi, tu l’as trouvé ?
- A moins qu’il y ait eu plusieurs familles K… à Saint-Denis, oui, je l’ai trouvé !
- Tu vois, espèce d’incrédule ! Ma grand-mère vient de te jouer un petit tour, en faisant en sorte que ce soit toi qui trouves !! Elle t’aime déjà !:)»

3 commentaires:

Christophe Berget a dit…

La cathédrale a l'air d'être un endroit magnifique...

Blue a dit…

Blanche, j'ai eu toute une surprise en visitant cet endroit il y a deux ans. J'y ai passé plusieurs heures tellement j'ai été intéressée par les tombeaux des rois et les vitraux, qu'on peut voir de près, contrairement à d'autres grandes églises.

Moi aussi j'ai mis plusieurs années pour me décider à retourner voir l'endroit où se trouvent les cendres de mes grands-parents...

Mireille Noël a dit…

Que d'émotion dans cette recherche à pas perdus... Beaucoup d'amour!

Le ciel bleu... réunit ceux qui s'aiment.