vendredi, août 08, 2008

Assistance publique, où tout est public !

J’ai eu récemment à décider où j’allais accoucher: hôpital public, gratuit, impersonnel et médicalement au top, ou clinique privée, payante (mais remboursée à quasi 100% par la mutuelle), confortable et médicalement plus limitée.
Comme toute femme enceinte de région parisienne, je me suis inscrite ‘dès le premier jour de retard de règles’ à l’hôpital public dont je dépends – c’est la première recommandation des gynécologues quand vous leur annoncez un test positif. C’est comme ça, après il n’y a plus de place.
J’ai laissé à plus tard de faire le choix : je pouvais toujours annuler ma première inscription si je choisissais finalement une clinique.

Après moult recherches sur internet et lectures de témoignages (rien de plus angoissant que les forums de futures mamans), mon choix s’est porté sur une clinique privée dont les obstétriciens semblent être de très bons médecins. Best of both worlds, donc. Afin de m’inscrire, on m’a demandé de venir entre un mardi et un vendredi. J’y suis allée le jeudi –ayant pris une demi-journée off-, pour me faire répondre qu’il n’y avait plus de place.
Soit. Après à nouveau moult prises de tête sur le thème ‘je vais accoucher sous les ponts !’, j’ai décidé de ne pas chercher davantage et de conserver ma première inscription à l’hôpital public.

J’ai appris –merci internet- que les chambres simples étaient une denrée rare, la nourriture très moyenne, et que les étudiants sages-femmes et médecins s’exerçaient sur les patientes (c’est un hôpital universitaire), mais que sinon les femmes y ayant accouché étaient toutes prêtes à y retourner ‘les yeux fermés’. Plutôt rassurant, non ?

Je suis donc allée confiante à ma première consultation. Pour sûr, la sage-femme et sa stagiaire ont été très pro, ouvertes et sympathiques. Pour sûr, l’aspect ‘hôpital’ (et son odeur caractéristique) m’ont rassurée sur l’aspect médical.
Mais sinon…
Sinon, j’ai découvert que j’étais en présence d’un des tentacules de la pieuvre administrative française :
• Avant chaque rendez-vous, il faut s’inscrire à la caisse et faire la queue un quart d’heure – moi qui étais fière d’avoir cinq minutes d’avance, j’ai finalement pu monter en retard et ai attendu une demi-heure : une autre patiente était passée devant moi.
• J’ai un nom composé assez long, qui apparemment ne rentrait pas dans les cases de l’ordinateur. On a refusé d’ajouter une ligne ou d’accoler un des deux noms à la case prénom (pour le coup, j’ai un prénom très court). Composer avec mon nom, même la sécu et les impôts y arrivent, pourtant !
• Vacances d’été oblige, il n’y a pas de préparation à l’accouchement en août, et le planning de la rentrée n’est pas disponible avant le 15 septembre : pour les femmes qui accouchent en septembre-octobre, prière de prévoir de ne pas savoir respirer/pousser.
Cerise sur le gâteau : la salle des infirmières. Un grand capharnaüm où tout le monde entre et sort comme dans un moulin, dans l’indifférence générale et l’absence totale de confidentialité.
Vous arrivez, on vous tend un gobelet en plastique sans même vous dire bonjour : c’est l’heure de la pause-pipi. De retour des toilettes, vous tendez votre gobelet jauni devant les autres patientes qui ont fait comme vous, et qui se pèsent juste devant vous (complexées, s’abstenir !).
Puis, prise de sang est faite par l’infirmière qui, en même temps qu’elle vous pique, rembarre une autre patiente qui entre, l’air inquiet, une feuille de résultats de diabète à la main : « je ne suis pas médecin, moi, lui dit l’infirmière. Je ne suis pas habilitée à analyser les résultats.
- Je comprends, répond la patiente. Puis-je voir un médecin ?
- Non, ils sont occupés en salle d’accouchement. Quant aux sages-femmes, elles ont des rendez-vous tout l’après-midi. Je ne peux rien pour vous.
- Mais…
- Oh la la ! Sonnez en salle d’accouchement, quelqu’un finira bien par en sortir… »
Je demande quand je recevrai mes résultats, on me répond : « jamais, si tout va bien. Vous n’avez pas besoin de savoir s’il n’y a rien de spécial. » Avec l’assistance publique, il faut apprendre à mettre son destin dans les mains des autres, et son cerveau (son libre-arbitre) de côté quand on franchit les portes de l’hôpital.

Si je regrette mon choix ? Non, pour l’instant je l’assume. Et puis, ce n’est que le début ; ça peut encore s’améliorer !

7 commentaires:

Chris a dit…

Raconté de cette façon, ça donne le goût d'accoucher "old fashion"; à la maison, tranquilles, comme nos aïeulles!

Christophe Berget a dit…

ah oui quand même... Vive les cliniques privées !

Blanche a dit…

Chris & Christophe: eh oui, il faut croire que toutes les femmes qui témoignent après leur accouchement et disent qu'elles y retourneraient les yeux fermés ont été lobotomisées...
Suite de l'histoire: j'ai reçu hier une facture de l'hosto libellée à 1 de mes 2 noms ne figurant pas sur la carte de sécu, j'ai donc dû faire un tour à la Poste pour leur envoyer un recommandé avec A/R afin qu'ils me renvoient la facture au bon nom!
Ca me fait penser à Ubu Roi...

Christophe Berget a dit…

hé hé, vive l'administration !!

Caroline a dit…

Aïe! Joyeuse ambiance!

Blue a dit…

Bon courage, Blanche. Contente de te savoir en bonne santé et de te retrouver ici.

REGOR a dit…

Content de voir que ca pousse bien la dedans, et que la future maman a encore la plume qui lui démange !!
Pour ce qui est de l'administration chez vous, quand j'y ai été pendant huit mois , je vous ai trouvé champion.....d'endurer ca !!!
Faut dire qu'on a aussi des bijoux chez nous aussi !!