Je ne croise jamais personne dans mon immeuble.
Sauf le soir, quand, rentrant du travail, j’ouvre mon courrier ‘intime’ devant l’ascenseur et que mon charmant voisin en sort.
Sauf quand je suis malade, le nez rouge, le brushing par-dessus bord et le jogging douteux. Of course.
Blottie sous le plaid du canapé, je termine L’Elégance du Hérisson, lève mes petits yeux meurtris vers l’entrée. Devant ma porte, ma valise vide à mettre à la cave, le sac poubelle plastique pour le non-recyclable, et le sac papier pour le recyclable.
Cette vue me gêne, c’est fait exprès : je poste toujours le tout devant ma porte d’entrée, afin que le choc visuel me force à descendre les poubelles (et ranger ma valise quand je reviens de voyage).
Aujourd’hui, mes quarante de fièvre ne doivent pas faire exception, et je me fais violence pour m’extraire du canapé et chausser mes vieilles bottes en daim. Avec mon jogging pattes d’eph’, j’aurais presque l’air d’un cosaque.
J’attrape la clé et les marchandises, ouvre la porte et appelle l’ascenseur.
Pourvu que je ne croise personne.
A cette heure de la journée, cela m’étonnerait.
L’ascenseur arrive, je monte dedans. A peine parti, il s’arrête, au troisième étage. Flûte. La voisine du dessous entre ; « b’jour », marmonné-je en poussant ma valise. Tiens, elle est suivie par son canon de fils ; je baisse les yeux en réprimant un reniflement. La lumière de l’ascenseur est-elle moins cruelle dans le petit coin ? J’espère…
Premier stop, le rez-de-chaussée et son local à poubelles. Ma voisine et son superbe fils descendent au niveau -1, ils s’effacent donc pour me laisser passer, ma valise dans une main, mes sacs poubelles dans l’autre, et ma tête enfoncée dans le sweat-shirt trop grand de Clément.
Dans le local à poubelles, les récipients pour le recyclable sont déjà pleins, et je dois répartir mes déchets dans les trois containers verts, en faisant attention pour que rien n’en tombe.
Retour dans l’ascenseur, direction le sous-sol avec ma valise.
Pour le coup, je n’ai JAMAIS croisé qui que ce soit dans le couloir des caves. Cela est parfois effrayant, mais, aujourd’hui, c’est une perspective rassurante.
Evidemment, en tournant la clé dans la porte d’accès, je sens bien que celle-ci n’est pas fermée à double tour… et que donc, quelqu’un s’y trouve déjà !
Bien vu. Une de mes voisines farfouille dans sa cave. La pauvre, je lui fais peur en faisant claquer la porte ; ou est-ce mon accoutrement de racaille qui l’effraie ?
Je me glisse vers ma cave, pose ma valise et rentre prestement chez moi.
Soyons positifs : je n’ai pas croisé mon charmant voisin !
Et je ne ressors pas de chez moi avant d’avoir retrouvé figure humaine !
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2 commentaires:
Ouille, cette sacré Loi de Murphy qui nous guette quand on s'aventure au supermarché toute décoiffée ou qu'on sort chercher le journal sur le palier les yeux encore collés ... :)
Et quand on a un Clément on se moque bien du joli voisin ! ^^
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